L’utilisation de la peau comme forme d’interaction et d’individualisation dans les jeux vidéo peut être importante pour les joueurs, car cela leur permet de personnaliser l’apparence de leur personnage et, en fin de compte, la façon dont ils sont vus par les autres joueurs. La possibilité de personnaliser la peau peut ajouter un sentiment d’engagement au jeu. En effet, ces peaux personnalisées sont parfois rares ou difficiles à obtenir ce qui en fait des objets de collection recherchés.
Cette réalité est bien connue des développeurs de jeux vidéo et constitue une source de revenus en plus de la vente du jeu lui-même. Il s’agit principalement d’accessoires de personnalisation du personnage du jeu vidéo en échange d’argent réel ou de monnaie virtuelle.
Les tatouages, en tant que forme d’expression personnelle ou artistique, sont arrivés dans la réalité des jeux vidéo comme un moyen supplémentaire de personnaliser les personnages.
- Si le tatouage a été conçu spécifiquement pour le jeu vidéo, le développeur détient un droit d’auteur sur les tatouages.
- Dans les cas où le tatouage existe et est destiné à être reproduit et utilisé dans le jeu vidéo, il serait nécessaire d’obtenir une licence d’utilisation de l’auteur (du tatoueur).
Que se passe-t-il lorsque ces autorisations ne peuvent être obtenues? Les tatouages peuvent-ils être reproduits dans les jeux vidéo sans l’autorisation de l’artiste ?
De manière générale, les tatouages peuvent être considérés comme des œuvres d’art au sens de l’article L112-2 du Code français de la propriété intellectuelle et sont, à ce titre, protégés par le droit d’auteur. Cela signifie que, même s’ils sont d’une certaine manière « transférés sur la peau » de la personne qui les porte, la propriété de l’œuvre appartient au tatoueur ainsi que ses droits d’exploitation. Il faut donc obtenir les autorisations nécessaires de l’artiste par le biais de licences d’utilisation.
Force est de constater que le droit de protéger l’œuvre du tatoueur entre en conflit avec le droit à l’image de la personne tatouée, et la protection des droits des tatoueurs sur leurs dessins ne devrait pas restreindre le droit à l’image de la personne tatouée.
Ainsi, s’il est vrai qu’une personne peut exploiter son droit à l’image y compris les tatouages qui font partie de sa personnalité, pour utiliser la reproduction d’un tatouage dans un jeu vidéo à des fins lucratives, il sera nécessaire d’obtenir l’autorisation du tatoueur en échange d’une juste compensation.
Le cas de video game developer 2K Games
Souvent, les développeurs de jeux vidéo utilisent des images de tatouage de personnages réels dans le cadre de la représentation du personnage, comme les figures de joueurs de football dans des jeux vidéo tels que le célèbre FIFA, ou des jeux de basket-ball tels que NBA2K.
En effet, le développeur de NBA2K a été cité devant les tribunaux américains à la suite d’une action en justice intentée par le studio de tatouage Solid Oak Sketches, qui prétendait que le développeur de jeux vidéo ne disposait pas des licences correspondantes pour utiliser les dessins de ses tatouages sur les personnages de LeBron James ou de Kobe Bryant, entre autres.
La question principale pour déterminer l’usage loyal des tatouages est la doctrine américaine du « Fair use ». Elle examine le but non commercial de l’utilisation, la nature des droits, la partialité de l’utilisation et les effets de l’utilisation sur l’œuvre.
Le développeur du jeu vidéo a gagné le procès contre le studio de tatouage car l’utilisation des tatouages dans le jeu vidéo n’était pas le cœur du jeu vidéo et était minimale, allant même jusqu’à analyser leur faible pourcentage de visibilité à l’écran.
Sources:
https://news.artnet.com/art-world/tattoo-video-game-fair-use-lawsuit-trial-2179617
https://www.village-justice.com/articles/tatouage-propriete-intellectuelle,32508.html
https://www.lexology.com/library/detail.aspx?g=bed16181-3697-4d24-a070-43cef143a406
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