Acheter son billet de train sur internet, quoi de plus pratique? En quelques clics, les horaires et les tarifs s’affichent sur notre écran. Cependant, n’avez-vous jamais remarqué que le prix d’un billet pouvait varier d’une heure à l’autre?
« L’augmentation du prix n’est autre que la conséquence d’une baisse du nombre des places disponibles ».
Voici le raisonnement auquel nous nous livrons tous. Il a pour résultante de pousser à l’achat. N’avons-nous pas déjà assez attendu pour acheter ce billet dont le prix ne cesse de croître ?
La réalité est bien plus complexe. La SNCF ferait de l’IP tracking (pistage ou traçage d’adresse IP en français). Le site de la SNCF garde en mémoire l’ensemble des requêtes des internautes. Plus un acheteur potentiel se connecte au site, plus il risque de voir les tarifs augmenter. Mieux vaut donc éviter de se connecter au site plusieurs fois pour vérifier le prix du trajet avant de l’acheter.
Cette méthode assez douteuse est utilisée depuis une dizaine d’années par les vendeurs de billets d’avions.
C’est dans ces circonstances que l’eurodéputée Francoise Castex a saisi la CNIL sur la légalité de cette pratique.
« Ne disposant pas à ce jour d’éléments (…) la Commission a décidé de mener une étude afin de déterminer si les dispositions relatives à la loi Informatique et Libertés  sont respectées», indique sa Présidente Mme Isabelle Falque-Pierrotin.
Selon la CNIL, « l’IP Tracking doit également être appréhendé sur le fondement des pratiques commerciales déloyales » et qu’il faut « travailler en collaboration étroite avec la DGCCRF afin de déterminer (…) l’opportunité de réaliser des actions conjointes auprès des principaux opérateurs concernés”.
Pour l’eurodéputée socialiste: « si ces procédés sont avérés, ils constitueraient une violation manifeste de la directive 95/46/CE sur la protection des données personnelles et une atteinte extrêmement grave aux droits des consommateurs”.

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