Un accident vasculaire cérébral (AVC), apparait lorsque la circulation sanguine d’une partie du cerveau est interrompue par un vaisseau sanguin bouché ou rompu. L’AVC est la seconde cause de mortalité au monde, et pour cause: chaque année , pas moins de 15 millions de personnes sont touchées par un AVC, parmi lesquelles 5 millions meurent, et 5 millions souffrent d’incapacité permanente après l’accident.
Lors d’un tel accident, chaque minute compte pour le patient. En effet, pas moins de 2 millions de neurones sont détruits chaque minute à la suite d’un AVC. Bien souvent, une fois l’accident terminé et le patient pris en charge, de véritables séquelles physiques, parfois irréversibles, peuvent apparaitre. La rapidité de la prise en charge des patients est de ce fait primordiale.
Le chef du service de l’unité neurovasculaire de Brest, le Professeur Serge Timsit, a souligné l’importance d’une prise en charge rapide pour ce type de patient : « Il faut aller très très vite. Si on laisse passer plusieurs heures, la zone lésée du cerveau va être détruite et ce sera irrémédiable. Par contre, si on intervient dans les premières heures, l’artère peut être débouchée, on évite que le tissu cérébral autour souffre. Cela permet une récupération voire une guérison ».
Lors d’un AVC, un diagnostic est nécessaire afin de pouvoir proposer au patient les soins les plus adaptés à son cas. Afin d’obtenir ce diagnostic, il est nécessaire d’interpréter les imageries du cerveau par un médecin. Or, du fait des déserts médicaux et du manque de personnel médical, tous les hôpitaux ne disposent malheureusement pas de personnes habilitées à analyser ces images. Cela a pour conséquence de réduire considérablement la rapidité de la prise en charge, et cela impacte donc la probabilité que le patient ne subisse pas de séquelles et même, dans les cas les plus sévères, ses chances de survie. C’est ce qu’explique le Professeur Norbert Nighoghossian du service de neurologie vasculaire du CHU de Lyon : « il y a des territoires où vous n’avez pas de radiologues en permanence au sein du service d’urgence. Donc vous n’avez pas d’expert capable d’interpréter les données d’imagerie. ».
C’est pour pallier ce problème d’envergure qu’une entreprise d’Oxford a développé l’intelligence artificielle Brainomix e-Storke. Cette IA permet en réalité de faciliter l’interprétation des scanners du cerveau des patients pour que le traitement adéquat soit initié le plus rapidement possible.
Le mardi 27 décembre 2022, le ministère britannique de la santé a annoncé que le nombre représentant l’absence ou les faibles séquelles à la suite d’un AVC a été multiplié par 3 avec cette intelligence artificielle qui a été mis en place dans 5 réseaux hospitaliers anglais.
Ainsi, son utilisation, dans 111 000 cas de suspicions d’AVC, a augmenté de près de 16 à 48% le taux de patients ne souffrant n’aucun handicap ou de séquelles légères.
Le ministère souligne que l’aide apportée par l’IA dans l’interprétation des imageries médicales du cerveau permet au malade « d’avoir le bon traitement, au bon endroit, au bon moment ».
Cette IA pourrait permettre, dès lors, de remédier, en partie, aux problèmes de manque de personnel des hôpitaux et de multiplier les chances d’absence de séquelles pour les patients.
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