L’énorme influence du numérique dans le monde du travail n’est plus à démontrer. La notion de télétravail est devenue monnaie courante au sein des entreprises. Tandis que dans le secteur public, c’est la notion d’Open Data qui devient incontournable. Le domaine juridique, considéré comme immuable, n’échappe pas à l’influence du numérique. L’intelligence artificielle (IA) vient créer de nouveaux emplois, notamment le métier d’ingénieur prompt juridique ou « légal prompteur ».
Le métier émergent d’ingénieur prompt juridique
L’IA fait émerger de nouveaux métiers juridiques et transforme profondément le secteur du droit. On constate une apparition de professions hybrides alliant expertise juridique et compétences technologiques. Parmi ces nouveaux métiers, l’ingénieur prompt juridique occupe une place centrale.
L’ingénieur prompt juridique ou « legal prompteur », est un professionnel spécialisé qui combine des connaissances approfondies en droit et en intelligence artificielle. Sa mission principale consiste à formuler des instructions précises (prompts) pour les systèmes d’IA générative afin d’obtenir des résultats juridiques pertinents et fiables. Il devra ensuite analyser et améliorer les réponses générées par l’IA et collaborer avec des experts juridiques pour valider la conformité des résultats.
Pour accomplir ses missions, il est essentiel, pour le « légal prompteur », d’avoir des compétences en droit et en informatique. En effet, il doit pouvoir comprendre les subtilités des problématiques juridiques pour les retranscrire au sein de l’intelligence artificielle. Autrement dit, il doit pouvoir formuler des prompts clairs et précis pour obtenir des réponses précises et pertinentes de la part de l’IA.
L’importance croissante du « légal prompteur »
L’ingénieur prompt juridique joue un rôle de plus en plus crucial dans le secteur juridique pour plusieurs raisons. En formulant des prompts efficaces, il permet d’automatiser certaines tâches juridiques, améliorant ainsi l’efficacité des cabinets d’avocats et des services juridiques. Son expertise assure que les réponses générées par l’IA sont juridiquement précises et conformes aux exigences légales. Il facilite ainsi l’intégration de l’IA dans la pratique juridique quotidienne, permettant aux professionnels du droit de tirer parti des avancées technologiques. Sa veille constante permet d’ajuster les prompts aux changements législatifs et technologiques.
Les défis et opportunités pour les professionnels du droit
Ces « légal prompteurs » contribuent donc à l’innovation au sein d’entités juridiques, en créant des solutions sur mesure qui allient précision juridique et puissance de l’IA. Cependant, ils devront se former continuellement, tout au long de leur carrière, pour s’adapter aux nouvelles technologies et aux évolutions législatives. En effet, l’IA entraine des défis juridiques et éthiques et le légal prompteur à la dure tâche d’harmoniser tout cela. On pourrait donc les comparer à Sisyphe qui après chaque journée de labeur doit, dès le lendemain renouveler le même effort.
Enjeux éthiques et réglementaires
Ce nouveau métier est au cœur de défis éthiques et réglementaires, notamment en matière de protection des données et de responsabilité juridique de l’IA. En ce qui concerne la protection des données, les légal prompteurs doivent s’assurer que les prompts et les réponses générées par l’IA respectent les réglementations comme le RGPD. Ils devront mettre en place des mécanismes pour anonymiser les informations sensibles et garantir leur confidentialité. Les légal prompteurs devront aussi anticiper les implications légales des réponses générées et maintenir un certain contrôle des réponses avant de les présenter à de potentiels clients. Il en va de leur responsabilité de s’assurer que leur outil d’IA n’hallucine pas et ne propose pas de solutions juridiques infondées.
Ainsi, les ingénieurs en prompt juridique, doivent constamment mettre en balance l’objectif d’optimisation de leur IA avec des considérations éthiques et réglementaires. Ces professionnels jouent donc un rôle clé dans l’élaboration de normes justes et transparentes qui encadreront l’utilisation de l’IA dans le secteur juridique. Cette nouvelle profession va-t-elle influencer la formation des futurs juristes ? La maîtrise des nouveaux outils technologiques va-t-elle devenir un prérequis dans les entités juridiques de demain ?
Source :
https://www.studyrama.com/formations/fiches-metiers/droit-justice/legal-prompteur