Outil très populaire auprès des internautes, ChatGpt a su se faire une place de choix au côté des « géants » moteurs de recherches, comme Google. Il a pourtant été interdit pendant un certain temps en Italie puis remis en question par certains Etats de l’Union Européenne sur sa conformité au RGPD. La nouvelle version de ChatGpt est sortie plus forte que jamais et plus compliant qu’avant (du moins, c’est ce que l’on dit).
ChatGPT est conçu pour répondre à toute sorte de requêtes en utilisant le langage naturel, autrement dit le langage humain. Ses réponses sont compréhensibles par l’homme et facilitent la recherche d’informations. Il n’est plus nécessaire de naviguer pendant des heures pour trouver la réponse à sa question.
Cette utopie entourant ChatGPT est pourtant loin d’être la réalité. De nombreux utilisateurs ont remarqué d’importantes erreurs dans les réponses de l’IA, des discours parfois discriminatoires…
Pourtant, les utilisateurs de cet outil sont chaque jour de plus en plus nombreux. Ainsi, de multiples usages ont découlé de cette IA. Elle est à la fois développeur, comptable, business développeur, juriste voire même dans certains cas…avocat…Et si ChatGPT devenait un outil de justice prédictive ?
Mais qu’est-ce que la justice prédictive (définition réaliste) ?
La justice prédictive consiste à utiliser des outils de recherches surpuissants afin de scanner de nombreuses décisions de justice pour trouver les solutions les plus proches du litige, permettant à l’avocat d’identifier les points d’attention qui pourraient lui permettre de remporter l’affaire.
En quoi ChatGpt pourrait être utilisé dans cette justice 4.0 ?
ChatGPT a emmagasiné de nombreuses connaissances et est capable de répondre assez rapidement à chaque requête. Si un avocat renseigne le cas de son client et demande à ChatGpt de lui lister les solutions antérieures similaires au litige en question, ce dernier sera, en principe, en mesure de le faire et donc de fournir une voie de défense pour l’avocat.
Et les risques liés à son utilisation ?
Comme évoqué précédemment, ChatGpt n’est pas étranger aux erreurs dans ses réponses. Cette IA va même jusqu’à inventer des sources ou des informations pour pouvoir répondre à l’utilisateur. Cette situation s’est d’ailleurs produite aux Etats-Unis. Un avocat aveuglé par « la puissance » de ChatGpt n’a en effet même pas pris la peine de vérifier les sources et a défendu son client en faisant référence à une décision totalement fictive, inventée par l’IA, à la suite d’une requête formalisée par l’avocat lui-même.
Si pour certains, cet usage est synonyme d’avancement technologique, d’autres craignent une dérive judiciaire. ChatGpt peut effectivement donner des réponses fausses ou complémentent sorties de son imaginaire. Ainsi, avoir une justice fondée sur une technologie aussi instable reste dangereux pour les droits fondamentaux.
En l’état actuel des choses, l’utilisation de ChatGpt devrait se limiter à un usage support qui facilite le travail de recherche avec vérification systématique des sources, et non pas à un pur outil de justice prédictive.
Pour en savoir plus :
L’impact du ChatGPT sur la justice (et sur nos vies) (radiofrance.fr)
Pour défendre son client, un avocat invoque des procès fictifs inventés par ChatGPT (bfmtv.com)
ChatGPT : illusions et révolutions pour le monde du droit – Amicus radio (amicus-curiae.net)
Judge sanctions lawyers for brief written by A.I. with fake citations (msn.com)
