Le passage devant l’Autorité de la concurrence se complique. Le contrôle de l’opération passe en examen approfondi.
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La faute à beaucoup de “chevauchements”
Bruno Lasserre, président de l’Autorité, avait déjà prévenu que le scenario Numericable n’était pas plus simple d’examen que l’offre Bouygues. Il évoquait alors le déséquilibre concurrentiel pour SFR de profiter des chaînes sous exclusivité CanalSat/Numericable. Le déséquilibre serait visible au niveau des offres multi-play (Internet – téléphonie – télévision). Il semblerait que d’autres risques de distorsions puissent également exister telles qu’une situation de quasi-monopole sur la Réunion et à Mayotte, la taxation avantageuse de Numericable pour son statut de câblo-opérateur. De nombreux aménagements sont donc à prévoir. Vivendi, société mère de SFR, aurait pourtant vu en Numericable l’option de nature à éviter les rallonges.
Une fusion controversée
Avec Bouygues, on craignait des doublons et peu de convergences. Bouygues est alors passé à une promesse inattendue de cession partielle d’actifs (une partie de son réseau mobile) à Free, sa pire ennemie. La préférence était probablement déjà acquise à Numericable qui tenait la corde depuis des mois. La phrase de Marwan Lahoud (Airbus) sur l’intérêt de Siemens pour Alstom dit tout : “Dans l’industrie, avant de se marier on se fiance et avant de se fiancer, on concubine […] C’est mon expérience dans l’aéronautique. Peut-être ce n’est pas vrai dans l’énergie”. Apparemment, ça l’est pour les télécoms. Suite au rapprochement SFR/Numericable, cinq opérateurs alternatifs saisissaient déjà Bruxelles de leurs craintes pour la concurrence. Les abonnés SFR, eux, manifestaient leur mécontentement, certains se rappelant l’épisode du rachat de Noos par Altice.
Stéphane Richard (Orange) s’était trop tôt réjoui de tweeter pour saluer une prochaine concentration du marché à trois opérateurs. Ce n’est que partie remise. Même si cette fusion maintien quatre opérateurs, il est à prévoir que l’un d’eux disparaisse bientôt. Ce sera très probablement Bouygues. Au deuxième trimestre 2014, il est passé derrière Free en nombre d’abonnés mobile et fixe.
 
Emmanuel NB2Emmanuel Kodjo AKODA
Etudiant en Master 2 Droit de l’économie numérique, je suis un juriste d’affaires féru de droit des télécoms, des données personnelles, de propriété intellectuelle et d’e-commerce.
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A propos de Emmanuel Akoda