Une pharmacie luxembourgeoise, située à Steinfort, près de la frontière belge, vient de faire un pas vers le numérique. En ayant déjà un établissement physique, la pharmacie de Sylviane Haufroid a décidé de vendre les médicaments en ligne et devient ainsi la première e-pharmacie au Grand-Duché. Pour le moment, la pharmacie ne peut que vendre des produits cosmétiques ou de dispositifs. Pourquoi cette barrière ?
Vivant actuellement dans un monde qui devient de jour en jour plus numérique, les commerçants deviennent aussi de plus en plus des e-marchands. Sylviane Haufroid, qui a repris la pharmacie il y a plus ou moins un an, a décidé avec son mari Paul-Antoine Marguet de se lancer dans le commerce électronique. D’après celui-ci, le lancement est dû à l’observation de sites étrangers similaires les incitant à se lancer dans le projet de l’e-pharmacie.
En ligne depuis début avril, le site ne vend jusqu’à présent que des produits cosmétiques ou de dispositifs. Les médicaments sous ordonnance ne sont pas encore en vente sur le site. Cette restriction est due à une loi datant de 1975 disposant que la délivrance des médicaments ne peut se faire qu’en pharmacie.
Cependant, le mari de la propriétaire de la pharmacie oppose un cadre juridique européen à cette loi de 1975, en l’occurrence la directive n°2011/62/UE du 8 juin 2011 – devant être transposée avant le 2 janvier 2013 – qui autorise la vente des médicaments sur internet, avec ou sans restriction selon la volonté des Etats.
En prenant l’exemple d’autres Etats membres de l’Union Européenne comme la France ou la Belgique, on note que les médicaments sans ordonnance ne peuvent pas être vendus en ligne. En analysant d’autres marchés comme celui de l’Allemagne, du Portugal, de la Suède ou encore du Royaume-Uni, on accède à des médicaments vendus en ligne, disponibles avec une prescription médicale ou non.
Paul-Antoine Marguet a montré que deux pharmacies françaises ont réussi à faire évoluer l’ancienne loi, et donc à faire appliquer la directive du 8 juin 2011 malgré de nombreuses oppositions et autres réticences.
En rappelant cette directive au Ministère de la Santé luxembourgeois, ce dernier a de suite décidé de prendre le cas au sérieux et de l’analyser de plus près. Dans un premier lieu, cela évitera le commerce transfrontalier des médicaments qui peuvent être des faux et en deuxième lieu, cela favorisera les pharmacies nationales.
Vivant en Europe où chacun a les mêmes droits et les mêmes devoirs, Paul-Antoine Marguet et sa femme espèrent avec cette directive mettre leur site entièrement en place et en règle. Pour montrer aux clients que le site est officiel et légal, ils espèrent bénéficier d’un logo qui attestera que la boutique en ligne est officielle aux yeux des autorités sanitaires. En attendant, il faudra laisser les juristes faire leur travail et apporter une solution positive.
 

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Fabio MARTINS-CERQUEIRA
Étudiant en M2 Commerce électronique, passionné de nouvelles technologies, de sport et de tout ce qui touche au monde des communications/marketing.
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