C’est une terrible nouvelle qui touche le groupe canadien qui, pendant un temps, a été considéré comme l’icône des nouvelles technologies. Désormais, ce pionnier des smartphones qui n’a pas su maintenir le cap face à ses rivaux est en proie à un rachat.
Il fut un temps où la marque Blackberry était le leader du marché des smartphones, mais le groupe n’a depuis plus réussi à suivre le rythme de ses concurrents sur ce marché ultra-concurrentiel. Blackberry avait annoncé, lundi 21 septembre dernier, qu’un accord concernant son rachat se profilait avec son premier actionnaire, le fonds d’investissement canadien Fairfax Financial, pour 4,7 milliards de dollars.
Ce dernier, qui détient déjà 10% des titres du groupe canadien, rachète les actions pour un montant de 9 dollars chacune. Ce rachat ainsi que le retrait des cotations ne pourront être effectifs qu’à la condition que ce plan soit approuvé par les actionnaires du groupe à partir du 4 novembre prochain. Ainsi, trois jours auparavant, le groupe avait annoncé un plan de 4 500 suppressions de postes, soit 40% de ses effectifs. Un comité spécial du conseil d’administration avait été mis en place afin d’explorer des alternatives stratégiques pour une sortie de crise. Plus récemment, le mercredi 2 octobre, une annonce avançait que le groupe étudiait la possibilité de vendre une partie de son parc immobilier dans le cadre d’un plan visant à réduire ses dépenses. L’issue la plus probable pour que Blackberry s’en sorte serait un délaissement du marché grand public de sa part, pour se consacrer à ses premiers clients, les professionnels. En effet, c’est notamment l’usage professionnel de ses smartphones, avec des fonctionnalités unique à l’époque, qui lui avait permis de se positionner pendant un temps comme l’icône des nouvelles technologies. A partir de 2007, avec la sortie de l’Iphone lancée par Apple, Blackberry n’a plus réussi à maintenir son savoir-faire à niveau. L’introduction du tactile qui a modifié l’utilisation des smartphones fut un tournant majeur, une technologie qui depuis s’est imposée. Il est regrettable actuellement de songer que ce n’est qu’en 2011 que le premier smartphone complètement tactile de leur gamme (le Blackberry Curve 9380) est apparu. C’est sans étonnement que le lancement en 2013 de ses nouveaux modèles Blackberry Z10 et Q10 n’a pas eu l’effet escompté auprès du grand public malgré les innovations qui ont été apportées. La raison la plus évidente est de penser à la rude concurrence menée par Apple en tête ainsi que les groupes dont les smartphones utilisent le système d’exploitation Android de Google. A ce jour, on estime néanmoins que Blackberry dispose d’un portefeuille de brevets entre 2 et 3 milliards de dollars. De la sorte que, la semaine dernière, une rumeur circulait sur une possible acquisition de Blackberry par le constructeur chinois de produits high-tech, Lenovo. En termes de stratégie pour une implantation en Amérique du nord, le groupe Blackberry représente un potentiel non négligeable avec ses brevets mais aussi le réseau de sa marque. Même si cette rumeur paraît crédible, ce ne sera que dans quelques temps que l’on en saura plus sur le sort du groupe Blackberry.
Marie-Ena Jacoby-Koaly
Étudiante en Master 2 Droit de l’économie numérique Je suis passionnée par le droit de la propriété intellectuelle, le droit de l’Internet et des nouvelles technologies.