Le Bitcoin est né en 2009 suite à un projet d’ordre politique. Au départ attribuée à Satoshi Nakamoto, cette création collective a été inspirée par l’envie de créer une monnaie ne dépendant d’aucune banque centrale ou encore d’institution financière. Le Bitcoin est donc une monnaie numérique qui permet des échanges en tout anonymat. Chaque utilisateur, choisit aléatoirement, « presse la monnaie » en exerçant une opération de cryptage et reçoit des Bitcoin en retour. Ce système s’est développé jusqu’à aujourd’hui où l’on peut noter qu’environ 25 Bitcoin sont créés toutes les 10 minutes et leur revente est possible sur une vingtaine de places de marché.
Durant la crise chypriote, cette monnaie a eu un élan d’intérêt du fait que cette monnaie n’est soumise à aucune réglementation et donc, le gouvernement ne peut pas du jour au lendemain confisquer ces sommes ou empêcher leur transfert. Cependant, cette valeur n’est pas sans risque et a vécu son premier crash le 10 avril dernier ou son cours est monté jusqu’à 200€ puis a été dévalué de 61% en une journée pour enfin se stabiliser à 90€.
La question a été posée de savoir si en l’espèce on se trouve en présence de monnaie ou de matière première. Pour avoir une monnaie, plusieurs conditions sont à remplir comme une unité de valeur acceptée par tous, un outil de réserve de valeur et d’épargne et un mode de règlement des transactions courant. Ces conditions ne peuvent pas être remplies par de la monnaie purement numérique. Le Bitcoin serait donc une matière première qui répond au critère de l’objet utile, d’article de commerce ainsi que d’objet utile et tangible ou utilisé en tant qu’objet de vente ou d’échange. Le problème dès lors sera la rareté et la spéculation.
Cette monnaie est, dans un premier temps, difficile à évaluer du fait de son caractère virtuel mais le défaut de liquidité peut être une cause plausible du crash car l’offre est peu adaptée à la demande en constante croissance.
Les Etats-Unis ont le souhait de réguler cette pratique mais la tâche est difficile car les Bitcoins s’échangent d’adresse en adresse sans savoir à qui elles appartiennent. Cette régulation devient nécessaire car cette pratique se répand comme on peut l’observer avec le site strasbourgeois « achatnet.pro » qui devient le premier site français à accepter les Bitcoins. L’inquiétude vient surtout du fait que des dérives se font connaître comme « The Silk Road », un site anglais qui vend de la drogue en étant couvert avec le paiement par Bitcoin. De plus, même si les transferts sont sécurisés du fait que les données de cartes bancaires ne peuvent pas faire défaut ou que le paiement ne peut pas être annulé après l’envoi de matériel, la sécurité n’est pas un point fort car les créateurs de porte-monnaie comme Blochain ou Bitcoin Centrale ont déjà eu des problèmes à ce niveau.
Cependant, certains commentateurs estiment que si les évènements sont propices et que les problèmes de l’euro ne sont pas résolus, le bitcoin pourrait concurrencer le dollar.