La RNT, ou Radio Numérique Terrestre, est le mode de diffusion des radios via le numérique. Il s’agit d’un procédé de diffusion utilisant le langage binaire. Si les radios numériques via internet (webradios) ont connu un essor certain, il en est autrement pour la radio numérique terrestre qui peine à s’imposer depuis 2007.
Un mode de diffusion moderne
La radiophonie en modulation de fréquence, communément appelée bande FM, a vu le jour à la fin de la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui près de 6000 fréquences ont été attribuées et les experts estiment que la bande est proche de son seuil de saturation, lequel pourrait être très largement relevé par la RNT.
Outre l’opportunité de multiplier les stations, la radio numérique présente d’autres avantages: couverture des zones blanches, radios locales accessibles partout, qualité sonore améliorée, possibilité de mettre en pause une émission, recherche automatique des stations par nom (et non plus par fréquence), possibilité de recevoir des informations sur le programme, etc. Pour preuve de son intérêt, de nombreux pays tels que l’Australie, la Corée du Sud ou l’Allemagne ont d’ores et déjà adopté le numérique.
Des coûts d’installation élevés
Si la révolution du numérique tourne court, c’est surtout en raison des grands groupes privés tels que NRJ, RTL ou NextRadioTv qui ont décidé en Mai 2012 de ne pas financer ce projet sous prétexte que l’installation s’avérait finalement trop coûteuse. Ils cherchent en réalité à échapper à un système qui autoriserait l’arrivée de nouveaux concurrents et qui, par voie de conséquence, conduirait à la réduction de leurs parts de marché et de leurs recettes publicitaires.
Quoi qu’il en soit, les grands groupes seuls ne financeront pas le passage à la RNT. L’intervention étatique sera nécessaire. Toutefois, en Septembre dernier, bien que très intéressé par ce projet, l’Etat s’est également rétracté au vu du coût des infrastructures requises.
Obsolescence programmée
Comme lors du passage à la télévision numérique terrestre (TNT), les consommateurs seront mis à contribution. Pour bénéficier des prochains contenus numériques ils devront en effet acheter un adaptateur radio T-DMB ou une nouvelle radio capable de recevoir les ondes RNT. Une aubaine pour l’économie chinoise et pour les réparateurs et installateurs peu scrupuleux qui ne manqueront pas de «taxer» ceux que le numérique dépasse.
Remarquons également qu’au moment où les gouvernements exhortent les ménages à adopter un comportement eco-friendly, plusieurs millions de postes s’apprêtent à être inutilisables.
La radio numérique terrestre risque par ailleurs de remettre en cause l’actuelle gratuité du service de radiodiffusion. En effet, la RNT nécessite un prestataire technique appelé «multiplexeur», chargé de cordonner la diffusion de neuf programmes sur une même fréquence. Il pourra aussi mettre en place un modèle économique payant pour les auditeurs, comme c’est le cas pour les bouquets de télévision par satellite.
Un projet voué à l’échec
Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel est tenu d’appliquer la loi du 27 Mars 2007 qui prévoit le déploiement de la RNT sur l’ensemble du territoire français. La radio numérique terrestre finira donc bien par s’imposer, malgré les interrogations qui pèsent sur le financement du projet.