La loi olympique numéro 2023-389, approuvée par l’Assemblée nationale le 19 mai 2023, autorise l’utilisation de caméras de vidéosurveillance équipées d’intelligence artificielle. Ces caméras sont déployées de manière précise et rapide pour repérer des actions suspectes, des postures inhabituelles, des mouvements de foule, des colis abandonnés ou toute autre anomalie. Comment ces logiciels opèrent-ils ?
Un regard approfondi sur la technologie de surveillance
Les caméras de reconnaissance faciale utilisent des techniques avancées de « Computer Vision », notamment des algorithmes d’apprentissage, pour la détection faciale et l’extraction de caractéristiques. Après un prétraitement visant à améliorer la qualité de l’image, ces systèmes créent des modèles faciaux uniques basés sur les caractéristiques extraites et les comparent à une base de données pour l’identification ou la vérification. Le processus implique un apprentissage continu ; ce processus aide à déterminer si le visage détecté correspond à des individus dans la base de données. Cependant, les caméras qui seront utilisées pour la sécurité des Jeux Olympiques en France ne seront pas dotées de reconnaissance faciale. Ce sont des logiciels qui analysent une grande quantité d’images pour ensuite signaler les mouvements de foule, un bagage abandonné, les mouvements suspects, en plus des attroupements.
Les risques et les erreurs de ce type de vidéo-surveillance
Le logiciel opère au sein d’un système de computer vision ou de Machine Learning. En d’autres termes, nous introduisons dans le logiciel une définition de ce qu’est une action suspecte. C’est cette définition qui détermine ce qui est considéré comme un mouvement normal ou anormal, et tout repose sur les paramètres intégrés dans le logiciel. Cependant, l’utilisation de ce type de technologie comporte des défis, tels que les faux positifs, les considérations éthiques, et surtout, le risque de cyberattaques. Ces technologies pourraient être détournées contre leurs employeurs, entraînant une perte de souveraineté numérique et la possibilité d’une fuite des données collectées lors de la surveillance publique. Un exemple concret est survenu lors des derniers Jeux Olympiques de Tokyo, où 49 milliards de cyberattaques ont été recensées.
Le Paradoxe de la Vie Privée et de la Technologie
Cependant, cette surveillance omniprésente soulève des inquiétudes parmi le peuple français. Alors que la technologie offre des avantages évidents en matière de sécurité, de nombreux citoyens craignent une intrusion excessive dans leur vie privée, car ce genre de logiciel analyse tout l’espace public. La tension entre la nécessité de protéger les événements mondiaux et le désir de préserver l’intimité individuelle crée un paradoxe que la société doit résoudre. Il est impératif de trouver un équilibre entre l’adoption de la technologie et le respect de la vie privée. Cela nécessite des initiatives pour sensibiliser le public, promouvoir la transparence, et ainsi assurer la sécurité sans compromettre les valeurs fondamentales de la société. Ces questions suscitent des débats continus sur la responsabilité de l’utilisation de ces technologies et la nécessité de mettre en place des réglementations solides. De plus, se pose la question de savoir si ces technologies seront employées de manière courante en dehors de la tenue d’événements majeurs.
Sources :
– https://www.vie-publique.fr/loi/287639-jo-2024-loi-du-19-mai-2023-jeux-olympiques-et-paralympiques
