La CNIL a publié un rapport sur les résultats de son plan d’action relatif aux cookies mené de 2020 à 2022 qui avait pour objectif de « favoriser la conformité des professionnels aux nouvelles règles, tout en s’assurant de la bonne compréhension de celles-ci par les internautes. »
Mais d’abord, c’est quoi un cookie ?
Pour reprendre les mots de la CNIL, un cookie est un « petit fichier stocké par un serveur dans le terminal (ordinateur, téléphone, etc.) d’un utilisateur et associé à un domaine web (c’est à dire dans la majorité des cas à l’ensemble des pages d’un même site web). »
Les cookies ont des intérêts divers et variés. Ils peuvent servir à enregistrer un mot de passe lors d’une visite future du même site, permettre la publicité ciblée auprès des utilisateurs du site, mesurer l’audience du site pour en tirer des statistiques, etc.
Il est également intéressant de distinguer les cookies « internes », qui sont des cookies déposés par le site en consultation lui-même, et les cookies « tiers » qui sont déposés sur des domaines différents et gérés par des tiers afin de collecter des informations à visée publicitaire sur l’utilisateur.
L’encadrement des cookies
L’encadrement des cookies est prévu par la directive E-Privacy et transposé en droit français par la Loi Informatique et Libertés.
Pour la grande majorité des cookies, il est nécessaire de recueillir le consentement des personnes. En effet, il peut s’agir d’outils de traçage très précis et pour cette raison il est nécessaire d’informer les utilisateurs en amont que des cookies peuvent être déposés. Il est également nécessaire de laisser une liberté totale à l’utilisateur sur quels cookies il souhaite ou non accepter, avec bien sûr la possibilité de tous les accepter ou les refuser.
Certains cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site ou encore qui existent pour répondre à une action de l’utilisateur ne nécessitent quant à eux pas de consentement pour être déposés. On peut par exemple citer les cookies de personnalisation de l’interface ou encore les cookies permettant de sauvegarder le contenu d’un panier d’achat en ligne.
Une connaissance des cookies en hausse
Plusieurs questionnaires ont été proposé à des échantillons de 1000 personnes à chaque fois, entre décembre 2019 et juin 2022. La CNIL en a ressorti un certain nombre de constatations, pour le moins encourageantes.
D’une part, en juin 2022, 95% des personnes interrogées ont déclaré savoir ce qu’est un cookie, et 52% considèrent avoir une connaissance précise des évolutions règlementaires récentes sur le sujet alors qu’ils n’étaient que 44% en novembre 2020.
Cette connaissance accrue de ce que sont les cookies s’accompagne également d’une augmentation du refus de ces derniers, ou tout du moins d’une hausse de leur paramétrage ! En effet, en juin 2022, 49% des interrogés déclarent paramétrer les cookies, alors que seulement 43% des personnes le faisaient en novembre 2020. Cette hausse ne semble pas significative à première vue, mais il faut garder à l’esprit que la réglementation et les évolutions concernant les cookies sont récentes.
Surtout, plutôt que de témoigner d’un « ras-le-bol » du consentement qui pourrait expliquer une hausse du refus des cookies, ici on parle bien d’une démarche de paramétrage, ce qui montre que les individus s’intéressent réellement à quelles données ils sont prêts à fournir, ou non, lors de l’utilisation d’un site.
Une diminution des cookies tiers sur les sites français
L’étude menée par la CNIL permet également de constater que la part de sites français déposant plus de 6 cookies tiers est passée de 24% en janvier 2021 à 12% en août 2022. Et pour les sites qui n’utilisent pas de cookies tiers du tout, leur part est passé de 20% à 29%.
Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs.
D’une part, le travail de la CNIL qui a adressé 94 mises en demeure entre mai 2021 et décembre 2021, avec 8 sanctions à la clé pour un montant cumulé des sanctions de 421 millions d’euros et ce uniquement pour les sanctions relatives aux cookies.
D’autre part, la hausse de la connaissance des utilisateurs sur les cookies joue également. En effet, il devient un véritable argument de vente de mettre en avant sa conformité et le respect des la vie privée de ses utilisateurs.
Il faut cependant nuancer cela. En effet, on trouve un grand nombre de sites qui présentent encore une non-conformité importante, que ce soit par le bandeau de cookies qui n’est pas aux normes ou le niveau d’information qui n’est pas suffisant. Et puis, des pratiques incitant fortement à consentir aux cookies sont apparus : les cookies-wall évidemment ou encore de laisser un bandeau de cookies qui ne se retire pas intégralement en cas de refus et qui réduit donc l’affichage du site sur la page. Il convient désormais d’espérer que ces pratiques feront l’objet d’un encadrement strict pour continuer à garder la maitrise sur les données que l’on souhaite ou non partager.
Sources :
- Évolution des pratiques du web en matière de cookies : la CNIL évalue l’impact de son plan d’action | CNIL
- Cookies et traceurs : que dit la loi ? | CNIL