L’origine d’Internet remonte à sa création dans les années 1960, en tant que projet de recherche du département de la Défense des États-Unis, appelé le projet ARPANET. Au début, ARPANET a été conçu pour permettre la communication entre les différentes universités et institutions gouvernementales.
Au fil des années, ce réseau a continué à croître jusqu’aux années 1990, où les premiers utilisateurs grand public ont commencé à s’y connecter. Internet a dès lors connu une croissance sans précédent, révolutionnant ainsi la façon dont nous communiquons, travaillons, apprenons et interagissons avec le monde.
D’après les statistiques de l’organe de l’ONU, ITU (Union international des télécommunications), seulement 1% de la population mondiale en 1995 avait accès à l’internet. En 2021 le nombre passa à 54%. En réalité, ce chiffre montre qu’il existe un accès inégal à ce réseau.
Quant à l’Amérique latine, l’instar d’Internet n’était pas très différent de son début aux États-Unis. En effet, cette technologie est arrivée dans la région dans les années 1980 et 1990, aussi son utilisation était principalement axée sur les secteurs académiques et gouvernementaux.
À la fin des années 1990, les gouvernements ont commencé à investir dans l’infrastructure de télécommunication et à libéraliser ce marché. Cela a contribué à une augmentation significative de l’utilisation d’Internet en Amérique latine dans les années 2000, grâce à l’expansion de la bande passante (bandwidth) et la popularisation des réseaux sociaux.
En vrai, l’augmentation de la bande passante, l’installation des câbles sous-marins et le développement commercial du Wifi ont contribué à une croissance encore plus importante d’Internet dans les années 2010.
Comme Internet ne cesse jamais de s’étendre et de se développer, c’est donc avec les technologies telles que la fibre optique, la 5G, les objets connectés et l’intelligence artificielle, que la façon dont nous voyons Internet dans la région s’est transformée. Cependant, bien que ce réseau continue à se développer dans le monde entier, selon l’UIT, seulement 45 % de la population en Amérique latine y a accès. Cela signifie que 250 millions de personnes ne peuvent pas profiter de ses avantages.
En outre, selon la Banque mondiale, c’est un problème majeur car même si de nombreuses personnes vivent à proximité de la connexion 4G, l’utilisation réelle reste faible (37%).
Seulement quatre personnes sur dix en Amérique latine et dans les zones rurales ont des options de connectivité, contre 71% de la population dans les zones urbaines. C’est surtout parce que les forfaits de données mobiles et les téléphones portables ne sont souvent pas accessibles aux personnes les plus démunis.
En moyenne, le coût d’un forfait de seulement 1 Go représente 2,7 % du revenu familial mensuel dans certains pays, bien au-dessus du seuil d’accessibilité de 2 % recommandé par l’Union internationale des télécommunications. De plus, le coût du smartphone le moins cher disponible, représente entre 4 % et 12 % du revenu familial moyen dans une grande partie de la région, notamment en Haïti, au Nicaragua et au Guatemala.
L’autre grand problème, c’est que les connexions via câble coaxial ou fibre font partie des plans très chers pour l’ensemble de la population, et souvent en raison de la mauvaise infrastructure, la vitesse de la bande passante demeure très lente.
D’après Statista, en 2020, les forfaits Internet étaient les plus coûteux dans des pays tels que le Honduras, le Panama et le Nicaragua. Tandis que l’Argentine représentait le pays où ce forfait était le moins cher.
Quelles solutions mettre en place pour résoudre ce problème ?
Mettre en place des systèmes d’identification numérique fondamentaux pour tous les citoyens, afin de permettre un accès sûr et fiable aux plateformes publiques et privées. De plus, les gouvernements doivent créer des lois pour promouvoir l’échange d’infrastructures entre les opérateurs de réseaux, et de cette façon augmenter l’accès dans les zones les plus pauvres ainsi que de diminuer le prix du service.
Egalement, les gouvernements doivent aider les personnes les moins favorisés et subventionner l’accès à la technologie. De même, ils peuvent utiliser des subventions de concession minimales ou des incitations fiscales temporaires à l’investissement pour inciter les opérateurs de réseaux à étendre le service aux régions.
Des initiatives similaires pourraient également encourager les entreprises et les investisseurs du secteur privé à financer d’autres infrastructures numériques. Par exemple la mise en place des centres de données. Actuellement, seulement 4 % des centres de données dans le monde se trouvent en Amérique Latine.
Comme mesures complémentaires pour résoudre les problèmes numériques dans la région, il est nécessaire d’accélérer la formation aux compétences numériques. Seulement entre 5 % et 15 % des adultes dans la plupart des pays de la région ont des compétences informatiques. Cela constitue également un élément important qui empêche le développement des nouvelles technologies dans la région.
Enfin, améliorer et investir dans la connectivité sont des activités indispensables qui favoriseront la croissance économique des pays. Il existe des preuves démontrant le lien positif entre l’utilisation et le développement des infrastructures technologiques et l’augmentation du produit intérieur brut (PIB). Ainsi, la connectivité, le développement des réseaux mobiles et l’investissement pour leur durabilité et leur expansion éventuelle sont une contribution importante pour améliorer le développement économique et humain de cette région.
Pour en savoir plus: (En Espagnol)