You are currently viewing Smartphone : une arme en temps de guerre ?

Créé en tant qu’outil de communication, au fil des décennies le téléphone a connu une évolution considérable et est devenu « smart ». La création du premier smartphone date du début des années 1990 par IBM, mais il a fallu attendre jusqu’aux années 2000 pour un usage grand public. Selon INSEE, « 94% des 15-29 ans ont un smartphone en 2021 », et ce chiffre ne cesse de grimper. Dans une société de plus en plus connectée, les smartphones jouent un rôle considérable dans le quotidien des individus, ce sont des outils de communication, de gestion, de localisation, de loisir… mais aussi une arme en temps de guerre. La guerre en Ukraine nous montre le parfait exemple de l’usage de cette arme 2.0.

C’est quoi un smartphone ?

La notion de smartphone signifie littéralement « téléphone intelligent ». Ces téléphones mobiles présentent des fonctionnalités allant au-delà d’un simple appareil de communication, telles que la prise de photo, la navigation sur le web, l’usage de GPS… De plus, les smartphones ont la capacité d’exécuter, en téléchargeant, des applications tierces. Ainsi ses fonctionnalités n’ont de limite que l’imagination des individus.

 

Quel usage peut avoir un smartphone en temps de guerre ?

Dans l’ère du « tout numérique et tout digital », les smartphones sont devenus des objets banals dont la quasi-totalité des populations occidentales en ont dans leurs poches. En temps de guerre, il est pourtant stratégique d’utiliser ces téléphones mobiles intelligents en tant qu’arme. En outre de recevoir ou d’envoyer des messages à sa famille, les smartphones peuvent être utilisés pour divers rôles, comme le montre la guerre en Ukraine :

  • La télémédecine d’urgence. La télémédecine désigne une pratique médicale réalisée à distance grâce aux nouvelles technologies telles que les smartphones. Cette pratique, largement développée durant la pandémie, est également utilisée durant les périodes de guerre. Durant la guerre en Ukraine, la télémédecine a permis aux Ukrainiens d’accéder, à distance, à des médecins et autres professionnels de santé. C’est dans ce sens que l’association French Healthcare, créée par le ministère des Affaires étrangères, a mis en place, en collaboration avec la startup Bealy, une plateforme de téléconsultation afin de soutenir et d’apporter une aide aux patients se trouvant sur le sol ukrainien.
  • Partage de coordonnées GPS. Les smartphones sont des outils très puissants dotés d’un système de GPS. En d’autres termes, d’un système de localisation par satellite. Selon un soldat ukrainien « Les Russes ne connaissent pas le terrain et, sans GPS, ils ne savent pas s’orienter, ils sont complètement perdus». Cette phrase nous montre clairement l’importance des systèmes de GPS en temps de guerre.
  • Avertissement anti-missiles. Afin de contribuer à soulager la population se trouvant sur le territoire ukrainien, Google a développé une application afin d’alerter contre les attaques aériennes. Le vice-président ingénierie pour Android chez Google, Dave Burke, a déclaré sur Twitter que ce système est diffusé automatiquement sur les smartphones grâce à une mise à jour. En effet, ce système d’alerte de Google est relié au système d’alerte du gouvernement ukrainien.
  • Appel à la résistance. Les smartphones sont considérés comme un « portail » s’ouvrant vers les réseaux sociaux. Un réseau social est un service qui permet de regrouper des individus pour créer des échanges. Autrement dit, qui dit réseaux sociaux dit communication, ainsi, parallèlement à la guerre traditionnelle (sur le terrain), il existe également une guerre dans l’environnement numérique. Dans cet espace sans frontières, deux typologies de guerre peuvent être citées. Il convient de distinguer d’une part les cyberguerres, des attaques contre des systèmes d’informations à des divers fins comme la paralysie d’activité vitale d’un pays, et d’autre part une guerre d’image (ou encore une guerre de communication). La guerre en Ukraine illustre parfaitement les trois volets d’une guerre. En ce qui concerne la guerre de communication, dès le début de l’invasion, le président Zelensky a opté pour une utilisation massive des réseaux sociaux pour faire un appel à la résistance. Très vite, les réseaux sociaux sont devenus un espace de mobilisation et d’organisation, avec notamment des publications des civils mais aussi du gouvernement concernant la préparation d’un kit de survie, la fabrication d’armes, la construction de barricades… La mobilisation sur les réseaux sociaux, dans le cadre de cette guerre d’image, permet à la fois d’encourager et de soutenir le peuple Ukrainien et d’autre part de décourager les forces armées russes.

 

Le smartphone, un appareil banal pour certains, joue un rôle considérable lors de la guerre en Ukraine. Cet outil de communication est donc devenu une arme efficace à la fois sur le terrain mais aussi dans le cyberespace.

 

 

 

Sources : 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/6036909

https://www.presse-citron.net/🇺🇦-le-smartphone-arme-2-0-des-ukrainiens/

https://www.europe1.fr/international/guerre-en-ukraine-le-smartphone-un-outil-de-combat-4110899

https://www.vie-publique.fr/eclairage/18473-la-telemedecine-une-pratique-en-voie-de-generalisation

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/si-vous-parlez-russe-ou-ukrainien-aidez-les-victimes-en-teleconsultation

https://www.01net.com/actualites/les-smartphones-sous-android-alertent-desormais-les-utilisateurs-ukrainiens-des-attaques-aeriennes-2055514.html

A propos de C. Ege Ulas