Le géant de la tech, Microsoft, se retrouve dans une véritable tourmente après avoir affiché sa volonté de racheter le mastodonte du jeu vidéo Activision Blizzard. Pour rappel, Activision Blizzard est l’un des développeurs de jeux vidéo les plus connus puisqu’il détient les licences des jeux les plus célèbres telles que Call Of Duty, Candy Crush ou encore World Of Warcraft.
Mais quand un géant tente de racheter un géant cela ne passe pas inaperçu et n’échappe pas à la controverse. Et cette opération financière n’a laissé personne de marbre. Elle a soulevé de très nombreuses inquiétudes auprès des joueurs, a suscité des appréhensions chez les autres acteurs de la tech mais a, aussi, fortement préoccupé les autorités américaines et européennes.
Le début d’une longue saga
L’origine du scandale remonte à plus d’un an. En effet, le mardi 18 janvier 2022, Microsoft annonçait sur son site internet, le rachat de l’éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard. Le montant de l’opération s’élève à 69 milliards de dollars.
Malgré le coût important de ce rachat, il serait entièrement profitable à Microsoft. Il permettrait au géant du monde numérique d’ajouter les licences les plus plébiscitées du jeu vidéo à ses catalogues Xbox Game Pass et Pc Game Pass. Le plus gros enjeu de la transaction réside dans le jeu Call of Duty. Et pour cause, les jeux de la licence se sont vendus à plus de 500 millions d’exemplaires. De plus, le dernier opus est le produit de divertissement le plus rentable de 2022, engendrant en seulement 3 jours près de 800 millions de dollars de recette.
Les intérêts de la vente sont donc considérables et les autorités n’ont pas manqué de réagir.
L’opposition de l’autorité américaine de la concurrence
Le jeudi 8 décembre 2022, l’autorité américaine de la concurrence, la FTC, a porté plainte pour tenter de bloquer le rachat d’Activision. En effet, si l’opération financière arrive à son terme, Microsoft obtiendrait un contrôle conséquent dans l’univers du jeu vidéo, puisque Microsoft est le fabricant des consoles Xbox et est propriétaire de plusieurs studios de développement.
L’autorité de contrôle s’est exprimée sur ce rachat et a souligné que celui-ci « nuirait à la concurrence dans le domaine des consoles de jeux à haute performance et des services d’abonnement en refusant ou en dégradant l’accès des rivaux à ses contenus populaires ».
Ce rachat placera, ainsi, Microsoft comme un concurrent dominant sur le marché du jeu vidéo et pourrait affecter négativement ce dernier.
Le 3 janvier dernier a eu lieu une audience préliminaire concernant la plainte de l’autorité américaine. Cela a été l’occasion pour l’autorité de la concurrence de repréciser sa volonté de protéger le consommateur. En effet, l’autorité ne souhaite pas s’opposer complètement à ce rachat, mais tente d’amener Microsoft à faire quelques concessions pour que le géant de la tech ne se retrouve dans une situation de quasi-monopole sur le marché.
L’autorité de la concurrence américaine n’est pas la seule à avoir engagé des procédures concernant ce rachat. En effet, la Commission européenne a également ouvert une enquête car elle avait la crainte que Microsoft verrouille l’accès aux jeux vidéo d’Activision Blizzard pour certaines consoles et les PC. Une telle stratégie pourrait entrainer une hausse des prix, une baisse de la qualité et une réduction de l’innovation selon la Commission.
Les autres acteurs de marchés du jeu vidéo voient également d’un mauvais œil ce rachat.
Des géants du numérique contre ce rachat
Le 23 novembre 2022, le concurrent direct de Microsoft, Sony s’est opposé au rachat d’Activision par la société américaine. Une fois de plus, c’est le jeu Call Of Duty qui est cœur de toutes les préoccupations. Du fait de l’importance dudit jeu, la société japonaise s’inquiète de voir les utilisateurs de la PlayStation, dont elle est le fabricant, se tourner vers Microsoft si celui-ci devient une exclusivité Xbox et PC.
Sony n’est pas l’unique entité préoccupée puisque Google et Nvidia ont rejoint cette position. Selon eux, la transaction pourrait avoir des conséquences trop dommageables pour de très nombreux acteurs de l’industrie.
Ainsi l’affaire reste à suivre, le rachat n’est pas finalisé, l’autorité de la concurrence américaine n’est pas encore allée au bout de la procédure et l’enquête diligentée par la Commission européenne n’a pas encore de conclusion. Aucun doute que cette transaction ne cessera ne faire couler de l’encre.
Sources :
Blog au top. Lecture facile et simple. Merci.
Et si Call of duty uniquement sur Xbox et pc … Sony va perdre énormément de player …