Via un live vidéo, le PDG du groupe Volkswagen a déclaré, le 22 mai 2022, que la marque Audi allait bien participer au championnat du monde de F1 pour la saison 2026.
Pourtant multiple vainqueur des 24 Heures du Mans et engagée au Dakar 2022, la firme d’Ingolstadt n’a jamais pris place dans les courses monoplaces des F1. Nous connaissons pourtant la longue histoire d’amour entre Audi et le sport automobile.
Cette implication est justifiée par Diess, ancien PDG de Volkswagen, montrant alors que ce sport est « un développement extrêmement positif à travers le monde . Si l’on considère l’ensemble des sports automobiles, seule la Formule 1 compte. C’est ici que vous laissez la plus grande impression. Ce qui s’y passe maintenant en termes de marketing est incroyable. »
La date de participation d’Audi semble tardive, mais la justification nous permet de comprendre ce moment tant attendu. Ce dernier cite « De nombreux changements dans la réglementation moteur vont être apportés en 2026. Toutes les équipes repartiront de zéro. Lorsque les règles restent les mêmes, vous pouvez gagner une bonne seconde chaque saison en optimisant quelques détails. En tant que nouveau venu, il nous faudrait cinq à dix ans pour se battre devant. Nous n’avons pas le temps pour cela. ».
Vient ensuite un partenariat de la marque avec Sauber, engagée sous la dénomination Alfa Romeo depuis 2018. Cette nouvelle fut annoncée en août dernier et l’engagement sera officiel en 2023. Cette alliance ne fut pas forcément choquante pour les acteurs de l’automobile car comme l’a dit Oliver Hoffman, membre du conseil d’administration pour le développement technique d’Audi AG : « Nous connaissions déjà le Groupe Sauber avec ses installations ultramodernes et son équipe expérimentée au travers de précédentes collaborations, et nous sommes convaincus qu’ensemble, nous formerons une équipe solide. »
Sauber contribue dans ce projet au développement de l’unité de puissance de la future voiture monoplace, marquant alors l’écriture d’un nouveau chapitre. En effet, les nouvelles règles pour 2026 prévoient que les constructeurs acceptent d’abandonner le complexe moteur-générateur des moteurs V6 hybrides et turbocompressés. Les nouveaux fournisseurs bénéficieront d’un temps de test supplémentaire et d’allocations de dépenses plus importantes. Audi développera son propre moteur près de son siège d’Ingolstadt, ce qui en fera le premier groupe motopropulseur de F1 construit en Allemagne depuis plus d’une décennie.
À partir de 2026, il y aura une augmentation de la puissance du côté électrique du groupe motopropulseur en F1. Audi dit qu’il est possible que le moteur électrique produise autant de puissance que les moteurs turbocompressés de 1,6 litre. Les moteurs eux-mêmes devront également fonctionner avec du carburant durable – une condition préalable, selon Audi. Cela devrait permettre de développer une puissance comprise entre 350 kW et 400 kW, soit 469/544 chevaux fiscaux. Le règlement F1 se montre aussi plus laxiste en matière d’utilisation du moteur électrique, portant sa puissance maximale à 400 kW. En effet, celle-ci ne pouvait dépasser les 120 kW. Cela montre la volonté de ce sport technologique de s’allier au développement durable en réalisant justement une avancée vers des motorisations plus durables. L’objectif est, dès 2030, de remplir l’objectif de neutralité carbone de la F1. Audi, dans son innovation en motorisation se place alors en bonne position pour conquérir ce domaine de transformation.
Mais qui dit innovation sur ce domaine dit recrutement de personnel et agrandissement des locaux existants pour ces nouvelles activités sur l’actuel Competence Motorsport Center de Nürburg. Olivier Hoffmann, membre du conseil d’administration pour le développement technique, développe ce point : « L’expansion créera l’infrastructure nécessaire au développement de notre unité de puissance F1 à long terme. Avec l’extension du bâtiment et l’installation de bancs d’essai à la pointe de la technologie, nous donnons à notre équipe de développement les meilleures conditions possibles pour réussir dans la classe supérieure du sport automobile. ».
Il s’agira, d’après les nouveaux plans de construction, d’un nouveau bâtiment de 3000 mètre carrés implanté sur les terrains de Volkswagen, relié aux locaux existants par un pont. Celui-ci contiendra : des locaux techniques, un atelier mécanique et des poste de travail pour environ 60 000 employés.
Cette innovation de pointe entre les entreprises Volkswagen et Sauber promet d’être surprenante et concurrentielle face à des concurrents de renommée. Reste à suivre cette affaire, qui pourrait totalement chambouler le monde de la Formule 1.
