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L’évolution du métier d’expert d’art dans la détection de contrefaçons grâce à l’intelligence artificielle 

 

L’intelligence artificielle (IA) comme décisionnaire de l’authenticité de l’œuvre ou simple assistant à la prise de décision ? Remplacera-t-elle un jour le commissaire priseur ? Les outils prédictifs ne cessent de se déployer et font naître avec eux de nombreuses interrogations. 

Dans le bilan annuel 2021 de la douane, un des axes prioritaires soulignés dans ce rapport, pour les années à venir, est d’agir en innovant par la donnée.  Ainsi, grâce au développement du traitement en masse de la donnée, la douane pourra augmenter ses capacités de ciblage des flux de marchandises illicites. 

Avec l’expansion du commerce en ligne d’œuvres d’art, la lutte contre les contrefaçons et les faux est de plus en plus difficile. Comme le souligne Pierre-Antoine Rizk, juriste au sein de ComeOnLaw, plateforme juridique SaaS, dans un article publié le 6 décembre 2017, la difficulté est liée au “ faible taux de captation des marchandises contrefaites par les autorités douanières en raison du moyen de cheminement utilisé (fret postal ou express)

Ce à quoi il ajoute que les nouvelles technologies pourraient s’avérer être un outil intéressant dans cette lutte. 

Les polémiques quant à des oeuvres attribuées à certains auteurs alors qu’ils s’agissaient de fausses ou de contrefaçons sont nombreuses et nous poussent aujourd’hui à penser que les systèmes d’IA ont sûrement une place à se faire dans la lutte contre la contrefaçon et les faux de peintures. 

Pour certains, le remplacement de l’expert par l’IA est impossible. Le commissaire-priseur Alexandre Guiquello, est de cet avis. Selon lui, son métier est “un métier et l’oeil du professionnel sera irremplaçable”, et “on ne remplacera jamais l’oeil reptilien du commissaire priseur ou de l’expert qui dans un instinct va pouvoir identifier certains problèmes qu’une machine ne pourra jamais, à mon avis, identifier. 

A contrario, pour d’autres l’IA pourrait avoir un role à jouer, notamment celui d’assistant de l’expert. Ainsi, ces derniers ne sont pas pour une automatisation du role de l’expert car il n’est pas opportun d’abandonner cet office à un algorithme, sujet lui aussi à trop d’aléas. Ces derniers soulignent par ailleurs l’importance dans ces conditions de protéger autant que possible le contrôle du résultat algorithmique.  

Ainsi, sans aller jusqu’à remplacer le juge, le commissaire-priseur ou encore l’expert, l’IA pourrait simplement aider à réduire les aléas humains et ainsi être une aide à la décision. 

Sur les questions d’IA et de justice prédictive, on voit régulièrement la notion de “juge augmenté”, “de juriste augmenté” ou encore “d’avocat augmenté”.  Finalement, le rôle de l’IA est souvent “d’augmenter” le sujet alors ici une fois de plus, l’objectif serait de faire de l’IA une extension de l’expert d’art ou du commissaire-priseur.

 

Sources :

https://www.douane.gouv.fr/sites/default/files/2022-02/14/bilan-annuel-2021-douane-FR.pdf?v=1651073105

https://lesclesdedemain.lemonde.fr/dossiers/l-ia-la-nouvelle-muse-de-l-art_f-224.html#pdvInfluenceur

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