Quand nous y pensons, vendre une promesse, c’est comme vendre du poisson  dans la mer.

Une jeune leader charismatique, des milliards de dollars de valorisation et une technologie qui promettait de changer le monde mais qui n’a pas tenu ses promesses : l’ascension fulgurante et la chute fantastique de la startup de technologie médicale Theranos ont été considérées par beaucoup comme une mise en accusation de l’attitude hype-train de la Silicon Valley.

Elizabeth Holmes, la fondatrice et CEO de Theranos, promettait de bouleverser le vaste secteur des tests médicaux grâce à une technologie permettant d’effectuer toute une série de tests de santé à partir d’une simple goutte de sang, contre une fraction du cout des tests sanguins dans les laboratoires commerciales. L’entreprise a atteint son apogée une dizaine d’années plus tard, évaluée à la somme astronomique de 10 milliards de dollars, avant de s’effondrer.

Leçons à tirer et des erreurs à éviter!

Holmes a choisi les investisseurs et les membres du conseil d’administration en fonction de leur nom, de leur valeur nette et de leur influence plutôt que de leur expérience pertinente. Le groupe manquait également de diversité en termes de démographie et de compétences. Au lieu de cela, les startups devraient choisir des investisseurs et des membres du conseil d’administration qui peuvent les mettre au défi et ajouter de la valeur au-delà de l’argent. Ont-ils des contacts précieux sur le marché ? Ont-ils l’expérience de la prise de décisions stratégiques en période de difficulté?

En outre, il est certain que les startups travaillant dans des catégories concurrentielles ne vont pas publier des données exclusives sans une protection appropriée de la propriété intellectuelle. Cependant, le secret de Theranos, combiné à l’absence de soutien dans des revues à comité de lecture ou de preuves scientifiques, était suffisamment accablant pour inciter les journalistes à enquêter. C’est pourquoi les startups devraient vraiment considérer l’importance de prouver leurs propres normes élevées en publiant les résultats ou les informations dans une revue à comité de lecture.

La culture d’entreprise de Theranos tolérait le secret, comme en témoigne le manque de données scientifiques disponibles sur la technologie. Lorsqu’il s’agit de promesses dans le domaine de la technologie et surtout lorsqu’il s’agit du secteur de la santé, les fausses promesses ne sont pas du tout tolérées. Il est donc crucial d’intégrer la collaboration et la confiance dans la culture d’entreprise, et entre les différentes équipes.

Enfin, mis à part les risques liés à la technologie et au marché, le fait d’être réfléchi et intentionnel peut, aujourd’hui, contribuer à garantir le succès à l’avenir.

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