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Où recrute-t-on les syndicats criminels ou les organisations terroristes et extrémistes ? Où trouverait-on les candidats qui auront l’intérêt de mener des tâches illégales ? Certains recruteurs sollicitent les jeux vidéos dont le principe est de commettre des actes illégaux. Les joueurs souvent mineurs, les espaces des jeux en ligne pourraient être des endroits nocifs pour la population vulnérable.

Les cartels mexicains et le recrutement sur le jeu en ligne

 

Grand Theft Auto (GTA) est un jeu de monde ouvert dans lequel le joueur devient un voyou et sera à sa guise de voler les voitures, d’où son nom, attaquer les piétons ou ignorer le code de la route. La première version sortie en 1997, ce jeu a fait l’objet de diverses controverses. 

 

Le 24 janvier 2022, Forbes a publié un article détaillant comment les cartels d’Amérique latine cherchent les candidats sur la version en ligne de ce jeu, GTA-Online, pour en faire de mule de drogues, ceux qui transportent la drogue, parfois en avalant les sachets de drogue pour éviter d’être découverts. Après avoir fait connaissance dans ce jeu, le recruteur propose aux candidats de se communiquer sur les réseaux sociaux comme SnapChat, où ils offrent le travail, souvent sur le guise d’un travail légitime, et leur promettent « beaucoup d’argent. »

 

D’ailleurs, en octobre 2021, l’administration mexicaine intervenait à une opération de recrutement de trois enfants âgés entre 11 et 14 comme guetteurs d’un cartel. Recrutés par le biais du jeu Free Fire, les enfants ont accepté l’offre que le recruteur qui leur avait promis une rémunération de 200 USD par semaine. 

   

Radicalisation et recrutement aux groupes terroristes et extrémistes 

 

L’espace numérique est un endroit où l’on peut converser avec les personnes sans jamais savoir leur visage, leur vrai âge ou leur position actuelle, et où l’on peut être facilement convaincu par les théories de complots ou même radicalisés. En France, 70 % des hommes incarcérés pour terrorisme islamiste (TIS) ont répondus être radicalisé sur l’Internet, selon une étude menée par Xavier Crettiez. Au Ailleurs, comme au Royaume-Uni ou aux États-Unis, les membres de l’extrême-droite semblent se mettre en contact avec les jeunes sur les plateformes de streaming telles que Discord ou Twitch dans le but de les radicaliser, selon l’organisation The Counterterrorism Group. En avril 2020, Discord a annoncé avoir banni plus de 2 000 communautés extrémistes

 

Si les plateformes et les tchats servent pour les recruteurs de converser directement et personnellement avec les candidats et les radicaliser un par un, il y a, en outre, des efforts pour radicaliser les gens en masse ; c’est-à-dire, la propagande. 

 

En 2014, l’État Islamique a créé une vidéo promotionnelle (qui n’est plus disponible) qui, apparemment, ressemblait beaucoup au jeu GTA, mais avec les commentaires et les chansons liés à cette organisation terroriste, d’après un article par The Intercept. Comme évoqué par le Président américain de l’époque Barack Obama en 2015, l’État Islamique était présent sur plusieurs fronts numériques pour diffuser son message et inciter les gens – surtout les jeunes – à le rejoindre. Les jeux vidéos semblaient être l’un de ces fronts, selon un article par Ahmed Al-Rawi “Video games, terrorism, and ISIS’s Jihad 3.0” (Image en haut : capture d’écran de la vidéo, pris par Daily Mail. Source.)

 

Alors que le monde en ligne passe de Web2 à Web3 et devient de plus en plus décentralisé, le recrutement pour les activités criminelles pourrait devenir encore plus difficile à saisir. Comment pourrait-on lutter contre de tels recrutements dans un jeu vidéo du Web3 ? 

(image vedette par Flaticon)

A propos de Chiaki Arai