Parmi les plus grandes puissances économiques, l’Allemagne est la 1ère au niveau de l’Union Européenne et de l’Europe et la 4ème au niveau international. Avec de telles notes, nous ne nous doutons pas une seconde que l’Allemagne fait partie des élèves moyens de la classe de l’économie numérique européenne.
 
 
En général, l’addition Economie + Allemagne est égale à Excellence.
En effet, elle possède une industrie compétitive et performante depuis plusieurs décennies notamment l’industrie de transformation mais aussi l’industrie de biotechnologie et nanotechnologie. L’Allemagne est également le 1er pays exportateur européen (1 134 milliards d’euros pour 2014).
Comme son industrie, le savoir-faire allemand a aussi sa place et sa renommée méritées. En effet, les entreprises allemandes sont très proches des universités ainsi que des jeunes talents. Nombreux sont les partenariats entre entreprises et universités.
En comparaison avec les autres européens, les allemands font partie de ceux qui ont le plus de diplômés des Technologies de l’Information et de la Communication. Notons également que 69 % des allemands âgés entre 16 et 74 ans ont les compétences basiques voire avancées en informatique par rapport à un taux de 59 % pour l’Union Européenne.
 
Développée, performante, compétitive, réactive etc… avec toutes ces qualités, nous peinons à comprendre que l’Allemagne ne présente pas un résultat digne de sa position en ce qui concerne l’économie numérique sur un plan microéconomique. Tandis que le monde est de plus en plus connecté, que les dématérialisations se multiplient (papiers, entreprises…) mais surtout que le numérique avance comme de l’eau qui nous glisse entre les mains sans pouvoir y faire quelque chose, l’Allemagne traîne des pieds en le suivant.
Risquer d’avancer lentement à l’ère du numérique entraîne une stagnation dans le plus utopique des cas, sinon un recul.
Il est intéressant de voir que la population d’un pays aussi riche et avancé ne suit pas le cours du numérique, comme on peut s’y attendre.
 
 
Classements numériques de l’Allemagne
Globalement l’Allemagne se trouve en 10ème position dans son classement européen en économie numérique. Sur 28 pays membres de l’Union Européenne, une note de 10/28 n’est plutôt pas mal. Néanmoins, quand il s’agit de l’Allemagne, cela signifie être presque mauvais, loin derrière le Danemark qui est 1er ou la Suède, 2ème.
 
image
 
Cela ne s’améliore pas avec les services publics en ligne où les allemands sont les 18ème européens à en faire usage. Les services devraient être améliorés afin d’en proposer de meilleurs, des plus ergonomiques et faciles d’utilisation afin d’augmenter le nombre des usagers. Faisant partie des plus grands adeptes européens de l’achat en ligne, 4ème rang dans le classement, les allemands sont loin d’être réticents face à une procédure virtuelle. Ainsi, comme dans tous les domaines, la dématérialisation engendrera, dans le public, un gain de productivité.
Au 21ème rang, l’Allemagne se classe parmi les plus mauvais en terme d’utilisateur des réseaux sociaux pour lesquels ils sont nettement moins fans. Contrairement à la presse ou les jeux en ligne qui les séduisent plus.
Vu la taille et la puissance économique de l’Allemagne, ces points peuvent paraître négligeables. Mais à l’époque du numérique rien n’est à laisser de côté. Il serait plus judicieux d’être parmi les meilleurs de l’économie numérique en commençant par avoir une population connectée.
 
L’exemple du rang de l’Allemagne et de celui du Danemark et de la Suède nous incite à nous poser plusieurs questions ?
Quel est le rapport entre une force acquise et une force recherchée ? C’est à dire, l’Allemagne qui est déjà une puissance économique reconnue, tant sur l’échelle européenne que mondiale, et qui n’a plus à faire ses preuves, a-t-elle pu avoir négligé ou mis de côté l’économie numérique ?
Inversement, un pays de force et de taille moindre comme le Danemark où l’usage d’outil numérique est obligatoire dans toutes les disciplines scolaires, a-t-il pu avoir concentré son développement dans l’économie numérique pour tenter de combler un retard ou une absence dans d’autres domaines économiques ?

A propos de Sumeyye Kayaci