Un label pour être reconnu dans le monde et placer la France comme nation forte sur la scène numérique internationale, voilà l’objectif de l’initiative « French Tech ». Pilotée par la  Mission French Tech  au sein du ministère de l’Economie Numérique, la French Tech permet de choisir des métropoles qui formeront une réelle équipe française des écosystèmes numériques.
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Le système mis en place par la « French Tech »
Les métropoles seront choisies au regard de leur fort potentiel de croissance et de leur attractivité internationale. L’initiative sera mise en place à travers trois leviers d’intervention :
– Le premier levier consiste à fédérer ces métropoles autour de la mise en place d’un label « French Tech » qui sera délivré si ces dernières justifient d’un projet ambitieux se caractérisant par quatre points :

  • Un écosystème numérique se définissant par un fort dynamisme et dans lequel seraient présentes des entreprises à forte croissance.
  • Un réseau d’acteurs privés et publics au service des startups et des entreprises innovantes à forte croissance.
  • Une aide spéciale des acteurs privés via un portefeuille de programme d’accélération d’entreprises numériques.
  • Un aménagement urbain en accord avec l’essence du projet, reflétant ce désir d’innovation par le numérique, avec des espaces de démonstration et d’expérimentation.

– Le second levier permettra aux startups d’accélérer leur croissance par un investissement de l’Etat de 200 millions d’euros. Ce programme public de soutien financera toute sorte de modèles afin que les acteurs privés puissent être libres de choisir les meilleurs modèles pour accompagner les startups.
– Le troisième levier aura pour but de faire travailler les métropoles « French Tech » en équipe de façon à promouvoir la visibilité et l’attraction de ces écosystèmes à l’étranger. En ce sens une enveloppe de 15 millions d’euros sera investie dans ce travail afin d’attirer des entreprises, des entrepreneurs ou encore des investisseurs étrangers.
« L’initiative French Tech c’est d’abord une ambition : construire un grand mouvement de mobilisation collective pour la croissance et le rayonnement des startups numériques françaises » annonçait Fleur Pellerin, ex-secrétaire d’État chargée du numérique, le 27 novembre 2013. L’objectif de chaque pilier permet donc à la French Tech d’atteindre le résultat prévu par ses créateurs.»
L’obtention du label « Métropole French Tech »
Le principal objectif de la labélisation est de motiver les écosystèmes numériques au niveau territorial. De ce fait, la mobilisation des acteurs publics et privés est nécessaire.
Seules certaines métropoles pourront obtenir ce label ce qui leur va leur permettre, de par un dynamisme entrepreneurial, d’avoir une visibilité internationale. Bien que ce label soit attribué à des territoires propres, les métropoles labélisées devront s’inscrire dans une démarche collective ce qui aura un effet entrainant sur le territoire national.
Plusieurs caractéristiques sont attendues par les métropoles « French Tech » :
– La nécessité d’un secteur numérique important qui se caractérise par un dynamisme économique (création de startup, d’emplois, croissance) et une multitude d’acteurs mobilisés (acteurs privés et public qui investissent).
– La nécessité d’un environnement urbain favorable et attractif avec une concentration d’acteurs du numérique, des aménagements et infrastructures utiles ainsi qu’un bâtiment « Totem ».
Ces métropoles seront soutenues par plusieurs acteurs qui devront jouer des rôles différents :
– Les acteurs privés devront avoir le rôle de leader et se mobiliser dans le projet par la création et l’investissement.
– Les collectivités territoriales devront soutenir leurs écosystèmes grâces à des aménagements du domaine public et des constructions d’infrastructures.
– Les acteurs publics qui devront se mobiliser et se coordonner en faveur des entreprises numériques de leur territoire.
Le précieux sésame « French Tech » sera tout d’abord valable un an et sera réexaminé à l’issue de cette année. Si le projet avancé est complété et mis à jour, le label sera confirmé et réexaminé tous les trois ans.
La mise en place d’une accélération de la croissance des startups numériques
Ce programme d’accélération va permettre de favoriser les entreprises ayant un fort potentiel de croissance en leur faisant bénéficier d’aides précieuses. Généralement privées, ces initiatives répondent à un modèle d’affaires compatible avec une rentabilité à long terme.
Les programmes d’accélération peuvent être très diversifiés mais répondront à plusieurs modalités d’investissements :
– Ces investissements toucheront en priorité les startups et PME afin de les aider à démarrer leur croissance.
– Une enveloppe d’investissement de 200 millions d’euros sera co-investie par l’Etat via la banque populaire d’investissement et par des acteurs privés.
– Les programmes financés devront être rattachés à une « Métropole French Tech » et auront l’obligation d’utiliser cette marque sur leurs supports de communication.
Le but de cette manœuvre étant de créer un terreau fertile afin de voir émerger des startups et de motiver les grandes entreprises à investir dans l’innovation, ces programmes d’accélération pourront être nombreux mais devront répondre à trois principales caractéristiques :
– Ils devront être portés par des acteurs privés.
– Ils devront s’appuyer sur un modèle économique viable.
– Ils devront répondre à des projets innovants, différents de ceux déjà existant et être porteur d’une forte croissance.
La recherche d’une visibilité internationale
La « Mission French Tech  a pour ambition de renforcer la visibilité des écosystèmes numérique Français à l’international. Cette visibilité permettra d’attirer des investisseurs et des entreprises étrangères afin de placer la France comme nation Numérique sur la scène internationale.
Ce but recherché s’appuiera sur plusieurs ressources :
– La marque « French Tech ».
– Le choix d’un lieu à Paris qui sera le reflet à l’international de la « French Tech » ainsi que le point de rassemblement national : les Halles Freyssinet.
– Un investissement de 15 millions d’euros pour des actions de marketing international.
L’évolution de l’initiative « French Tech »
Ce projet présenté fin novembre 2013 et mis en place par Fleur Pellerin fin janvier 2013 a été continué par sa successeur au poste de Secrétaire d’Etat au Numérique : Axelle Lemaire. Il vient d’aboutir à la première étape de l’initiative : le choix des métropoles « French Tech ». En effet, neufs villes viennent d’être labélisées « Métropoles French Tech » : Lilles, Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lyon, Grenoble, Aix-Marseille et enfin Montpellier.

CARTE FRANCE
Les neufs métropoles labélisées

Depuis presque un an, le projet grandit et se fait connaître, notamment à New York où étaient présentes l’actuelle et l’ancienne secrétaire d’Etat chargée du numérique pour montrer un nouveau visage de la France devant des entrepreneurs, des investisseurs et des journalistes, et lancer par la même un mouvement « anti French Bashing ».
La date de labélisation n’est surement pas anodine car se déroule en janvier 2015 une deuxième édition de la conférence à New York ainsi que le « Consumer Electronic Show » à Las Vegas, célèbre festival consacré à l’électronique où un tiers des Startups seront Française et pourront faire valoir ce label.
Au niveau national, les territoires Français ont très vite compris que la « French Tech » était une chance à saisir, comme Montpellier, terrain fertile pour le numérique, où sont déjà présente des entreprises comme IBM France (1965) ou DELL (1993) et des startups comme Medtech ou encore Bime.
Les métropoles choisies l’ont bien assimilé, l’intérêt de la « French Tech » n’est pas de créer une « Sillicon Valley » à la Française, mais bien d’être visible à l’international. Etre reconnu au niveau mondial grâce à l’appui de l’Etat afin que des investisseurs et des entrepreneurs étrangers puissent faire le pari de venir apporter de la croissance numérique en France. En outre, le but est également « d’enrayer la fuite des cerveaux » afin que les startups Françaises innovantes crées dans l’Hexagone y restent.
Néanmoins, comme le soulignait Guy Mamou-Mani président du Syntec numérique, la « French Tech » ne se résume pas aux startups, mais englobe bien toute la filière du numérique Française.
Bien que ce projet séduise à l’international et soit un possible vecteur de projet de loi, quelques ombres peuvent venir ternir ce tableau. C’est le cas notamment de l’enveloppe de 15 millions d’euros allouée au rayonnement international qui est bien moins importante que celle des entreprises anglaises ou allemandes qui investissent pour leurs filières numériques à l’étranger.
Mais surtout, la transposition de la directive européenne AIFM en droit français, qui permet la protection des épargnants en créant un cadre harmonisé pour les fonds d’investissement, définit trop largement ces « fonds d’investissement alternatif »(FIA). Rentrent dans ces FIA : les incubateurs, les accélérateurs, etc… Le souci réside dans le fait que ces FIA devront demander un agrément à l’autorité des marchés financiers, ce qui a pour conséquence de devoir passer par un énorme obstacle administratif décourageant ainsi certains investisseurs.
Malgré ces deux bémols, la « French Tech » enthousiasme, motive et fédère. Nous ne pouvons qu’espérer que ce pari sera un franc succès. La France – déjà reconnue dans le monde entier pour son « French Kiss, sa « French Touch » ainsi que son « French Flair » – peut désormais être fière de son label « French Tech », car comme le soulignait Axelle Lemaire, « La French Tech dominera bientôt le monde ».

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Etudiant en Master 2 Droit de l’économie numérique et titulaire d’un Master droit de l’entreprise et des affaires obtenu à l’Université de Montpellier. J’ai développé au cours de ma formation juridique un intérêt particulier pour le fonctionnement, l’utilisation et l’évolution des NTIC ainsi que les questions juridiques que cela soulève.
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A propos de Guillaume ANGELI