Le PDG de France Telecom commentait en ces termes l’arrivée du challenger Free Mobile : « Tout ne se résume pas à un prix ! La mamie du Cantal n’a pas besoin de la même offre qu’un geek à Paris ». Cette comparaison malheureuse, est à l’origine d’un sympathique avatar numérique, la mamie du Cantal.
Entre humour et férocité, la toile a réagi. Le président du conseil général du Cantal s’est fendu d’une lettre ouverte dans laquelle il accusait Stéphane Richard d’avoir entériné la normalité de la fracture numérique en réduisant les ruraux à des ringards qui n’auraient pas besoin du très haut débit. Vincent Descoeur rappelait que le département était à l’avant-garde des nouvelles technologies, avec notamment un développement réussi en télécentres et que France Telecom avait participé et bénéficié de ce dynamisme…
Un blog dédié à la mamie du Cantal s’est transformé en objet marketing de Free quand l’opérateur a fait son annonce. Des poèmes raillaient les concurrents de Free et les politiques, au grand plaisir des amateurs de rimes numériques. Selon le nouvel observateur, ce serait un jeune entrepreneur, qui aurait crée ce blog pour rendre hommage à sa grand-mère décédée. Grégory Beyrouti, à la tête d’une startup spécialisée dans le E-commerce n’aurait en tout cas rien à voir ni de près, ni de loin avec Free.
Le très sérieux hebdomadaire le Point relevait la présence de la vieille dame sur Twitter avec 3000 « followers » et soupçonnait le malicieux Xavier Niel d’alimenter le mouvement.
Cet avatar qui aura crée le buzz pendant quelques jours, prouve comment le numérique est devenu un enjeu particulièrement sensible pour les campagnes. Le projet gouvernemental de très haut débit ne va pas calmer les inquiétudes des ruraux. L’amendement porté par les sénateurs Leroy et Maurey, pourtant issus de la majorité actuelle, est révélateur de la défiance qui existe dans nos campagnes. Le papy de la Creuse peut se tenir prêt si rien ne change.