Free, l’un des principaux fournisseurs d’accès à Internet, se lance désormais dans la téléphonie mobile, avec des tarifs défiant toute concurrence : Free Mobile. Le succès est immédiat et fait trembler les opérateurs historiques. Comment l’opérateur a-t-il réussi avec brio cette opération de communication ?
Free est un fournisseur qui a toujours fait de la communication réactive et avant-gardiste un atout. L’entreprise, pionnière dans l’offre ADSL dégroupée et plus attractive que ses concurrents, est aussi connue pour ses publicités décalées.
Tout comme Apple avec l’iPhone 5, Free Mobile a su se faire attendre et a fait de la distillation des informations un modèle de communication. Réseaux sociaux et informations données au compte-goutte sont les maîtres d’œuvre de cette opération de communication. Le buzz est lancé !
La première pierre est posée le 13 décembre 2011. Xavier Niel, fondateur de Free, poste sur Twitter que la fusée est sur la rampe de lancement (« The rocket is on the launch pad »). En l’absence de toute information officielle, tweets, articles de blogs ou de journaux se multiplient, conduisant à un effet boule de neige. Free incite même les abonnés Free à « préparer leur changement d’opérateur » via le décodeur Free !
Approximativement un million d’abonnés a rejoint Free mobile et ont préalablement donné à cette campagne un aspect nouveau. Sur les réseaux sociaux tels que Twitter, ce sont les futurs utilisateurs qui ont fait la promotion de l’opérateur, en appelant à changer de fournisseur ! C’est là toute la force de cette opération : les consommateurs sont la pierre angulaire de la promotion de la société et se font relai de la communication.
Cette stratégie se heurte cependant à quelques problématiques nouvelles, incluant la pérennité de Free mobile au-delà de ce « coup de pub ».
L’afflux de clients, attirés par une offre de forfaits entre 2€ et 19,99€ a saturé le site (un comble pour un fournisseur d’accès internet…). Certains détracteurs pointent du doigt un problème de moyens alloués à la nouvelle antenne, qui aurait des conséquences sur la réception ou l’activation des cartes SIM.
L’alignement des prix (seule La Poste Mobile a décidé de ne pas modifier ses tarifs) a été la première réaction de ses concurrents. La seconde était la constatation par huissier du non-respect de l’obligation de couverture. Si ce fait était avéré, l’autorisation d’exploitation du réseau pourrait être remise en cause, ainsi que le contrat d’itinérance conclu avec Orange.