You are currently viewing GenIA-L, l’IA de Dalloz : aide ou danger pour les juristes

En 2023, une étude de l’European Legal Technology Association (ELTA) révèle que les professionnels juridiques sont ouverts à l’intégration de l’intelligence artificielle générative dans leur pratique professionnelle. 

Anticipant cette tendance, Lefebvre Dalloz, la marque française du groupe Lefebvre Sarrut spécialisée dans les solutions juridiques, a développé une solution d’IA performante et fiable pour les professionnels du droit et du chiffre.

 

Un outil prometteur

Lancée en avril 2024, GenAI se veut être le parfait assistant numérique. Cette intelligence artificielle a été conçue pour accompagner les professionnels du droit et du chiffre, et non pour les remplacer. Son objet est de fluidifier et faciliter le quotidien des professionnels par une étendue de ses fonctionnalités : 

  • Synthétiser des documents juridiques complexes
  • Répondre directement à des questions juridiques 
  • Générer des cas pratiques avec exemples et références légales
  • Expliciter des concepts juridiques pour un public non-expert
  • Suggérer des questions complémentaires
  • Fournir les sources juridiques justifiant chaque réponse
  • Alerter sur des points potentiellement négligés

La fiabilité de l’outil est garantie par son entraînement exclusif sur les bases de données juridiques de Lefebvre Dalloz.

 

Un compagnon intelligent et non un remplaçant

Ketty de Falco, présidente de Lefebvre Dalloz, est formelle : GenAI est un « aiguilleur du droit », un allié qui optimise le travail des professionnels. Il permet de gagner du temps, stimule la réflexion et oriente les recherches de manière plus efficace.

Loin de représenter une menace, cette technologie se veut un outil complémentaire qui enrichit la pratique juridique, en offrant un nouveau regard et en libérant les professionnels des tâches chronophages.

 

Des risques potentiels ?

Au-delà de la crainte légitime de remplacement, ces outils d’intelligence artificielle juridique soulèvent des interrogations cruciales concernant la confidentialité et la sécurité des données, qui peuvent provenir directement de dossiers en cours. Dalloz reste évasif sur le traitement de ces données, se retranchant derrière un discours général sur la nécessité de développer des cadres réglementaires et éthiques pour encadrer l’utilisation de l’IA dans le domaine juridique.

Dans ce contexte, les professionnels doivent faire preuve de prudence. Il est recommandé d’éviter toute divulgation d’informations permettant d’identifier les personnes concernées et de procéder systématiquement à l’anonymisation des données sensibles.

La question des biais algorithmiques constitue également un point de vigilance majeur. Sur ce point, Dalloz maintient un silence significatif. Bien que l’IA soit entraînée sur les bases de données de Dalloz, présumées neutres et dépourvues de stéréotypes discriminatoires, la prudence est à privilégier. Il apparaît essentiel de conserver un regard critique et analytique sur les réponses générées.

 

Des concurrents ? 

Dalloz, qui revendiquait une position de pionnier dans le domaine de l’intelligence artificielle générative juridique, fait désormais face à une concurrence sérieuse. LexisNexis a lancé en juillet sa propre solution d’IA, présentée comme « la solution d’IA générative juridique la plus complète du marché ».

Cette nouvelle technologie s’appuie sur un impressionnant fond documentaire de plus de 25 millions de documents issus des bases de données de l’éditeur. L’objectif reste identique pour les deux acteurs : simplifier le quotidien des professionnels du droit en les déchargeant des tâches à faible valeur ajoutée.

Les fonctionnalités proposées sont similaires : recherches conversationnelles, rédaction de documents, génération de résumés et analyses documentaires accompagnées de références juridiques précises constituent le cœur de ces innovations technologiques.

Le prix pourrait être un critère différenciant sur ce marché émergent. Dalloz propose une offre tarifaire clairement établie : 250€ HT par mois et par utilisateur pour les entreprises de moins de 50 salariés. Cette formule inclut 200 requêtes mensuelles par utilisateur et cible spécifiquement les nouveaux abonnés numériques. Pour les structures de plus grande taille, une tarification personnalisée sur devis est proposée.

De son côté, LexisNexis maintient le mystère concernant sa tarification. L’entreprise exige un devis obligatoire et n’a pas communiqué publiquement le moindre détail sur les coûts de son intelligence artificielle.

 

Pour les avocats en quête d’inspiration, ces nouvelles solutions d’IA juridiques pourraient bien remplacer le traditionnel agenda ou le stylo personnalisé sous le sapin de Noël !

 

Sources : 

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