Au début du mois de janvier 2024, Google annonçait mettre fin à la publicité ciblée générée par les cookies sur son navigateur Google Chrome. Pour le moment cette technologie ne concerne qu’1% des utilisateurs depuis le 4 janvier, soit une dizaine de millions de personnes. L’objectif de la firme est que d’ici la fin 2024 l’intégralité du navigateur fonctionne sans cookies.
Une telle annonce fait naitre de nombreuses questions.
N’y aura-t-il vraiment plus aucun cookie sur Google Chrome ?
Je ne vais pas tourner autour du pot, la réponse à cette question est non. Pourquoi ? Un cookie est « un petit fichier stocké par un serveur dans le terminal (ordinateur, téléphone,..) d’un utilisateur et associé à un domaine web »[1] il existe plusieurs types de cookies. Il y a d’un côté les cookies internet, vous savez les cookies dits « fonctionnels » que vous êtes obligés d’accepter même si vous refusez les cookies sur un site. Ces cookies sont aussi appelés cookies internet et sont utilisés par le site pour son fonctionnement mais aussi afin de suivre le comportement des utilisateurs et parfois. Ces cookies sont parfois utilisés à des fins publicitaires mais ce n’est pas leur but premier.
Viennent ensuite les cookies tiers gérés par d’autres acteurs que celui du site que vous consultez. Ces cookies sont principalement utilisés pour voir les pages que vous consultez et vous proposer de la publicité ciblée. Google Chrome ne se sépare que de cette catégorie de cookies.
Est-ce la fin de la publicité ciblée sur Google ?
Non. Google est une entreprise qui dépend de la publicité ciblée comme de nombreuses entreprises. De plus, Google est le pionnier de la publicité ciblée, c’est d’ailleurs grâce à elle que le moteur de recherche s’est distingué. En créant les AdWords en 2000, Google a permis aux annonceurs de payer pour des mots-clés afin de faire apparaitre une publicité en tant que lien sponsorisé lorsque la recherche de l’utilisateur inclus ces mots-clés. Demander à Google d’arrêter la publicité ciblée, c’est comme si l’on demandait à Stephen King d’arrêter d’écrire de la science-fiction et des romans d’horreur.
Toutefois, Google Chrome n’analysera plus le comportement de chaque individu mais d’une poignée d’individus ensemble grâce au Federated learning of Cohorts (FLoC). Le FLoC n’est autre qu’un système alternatif aux cookies développé par Google. L’idée est de regrouper les utilisateurs partageant des centres d’intérêts et de leur proposer les mêmes publicités ciblées.
Mais au fait, pourquoi est-ce Google renonce aux cookies ?
La fin des cookies par Google : un choix délibéré ou imposé ?
En mars 2021, David Temkin, directeur en charge de la gestion des produits, publicité, confidentialité et confiance de Google, déclarait que Google désirait mettre fin aux cookies tiers afin de respecter la vie privée des utilisateurs. Cela paraît trop beau pour être vrai, on a presque envie de lui dire « c’est vrai ce mensonge ? ».
Lorsque l’on analyse les faits on note que Google Chrome est le premier navigateur à se séparer des cookies tiers. Cependant, cette initiative est influencée par la législation sur les services numérique de l’Union européenne (Data Service Act en anglais) qui impose de nouvelles règles en matière de publicité, de contenu, d’utilisation des algorithmes et de transparence. Cette législation concerne tous les services numériques disponibles au sein de l’Union dont Google. In fine, Google ne fait que se conformer au DSA et n’est pas le héros de la vie privée qu’il prétend être.
SOURCES :
[1] Définition de la CNIL
