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Emmanuel Burdin - Unsplash

Le 23 novembre dernier, le porte-parole de l’institution, Jaume Duch, a annoncé sur son compte Twitter que le site du Parlement a été la cible d’une cyberattaque. En effet, c’est en début d’après-midi que ledit site a été rendu inaccessible à la suite d’une attaque par déni de service.

Que s’est-il passé ?

Les parlementaires européens étaient réunis ce mercredi 23 novembre à Strasbourg afin de voter un texte visant à qualifier la Russie comme étant un Etat promoteur du terrorisme et comme un Etat utilisant des moyens terroristes. Au terme du vote, ce texte a été adopté à la majorité.

Bien que celui-ci n’ait qu’une portée symbolique car il n’y a pas de cadre juridique adapté au sein de l’Union Européenne, il ne semble pas être passée inaperçu en Europe de l’Est

C’est à la suite de ce vote que le site du Parlement Européen a été la cible d’une cyberattaque. Bien entendu, le site n’a pas été choisi au hasard puisque ce dernier retransmet les débats de l’hémicycle et met également en ligne les votes des parlementaires.

L’attaque a, par ailleurs, été revendiquée par un groupe d’hackeurs russes «pro-Kremlin ».

L’Eurodéputée française Fabienne Keller a apporté certaines précisions sur les évènements. Elle a notamment déclaré auprès de l’AFP que « cela semble avoir surtout affecté le site internet du Parlement européen, mes équipes ont constaté des problèmes de connexion sans que cela n’empêche le bon déroulement des travaux ».

Et pour cause, le site a été rétabli 2 heures après l’attaque par déni de service orchestrée par le groupe russe.

La présidente du Parlement, Roberta Metsola, a immédiatement réagi sur son compte Twitter en postant le message suivant « Ma réponse : #SalvaUkraini » (Gloire à l’Ukraine). Elle a ainsi profité de cette occasion pour renouveler son soutien à l’Ukraine.

Qu’est-ce qu’une attaque par déni de service ?

 

 

Une attaque distribuée par déni de service, autrement appelée DDOS, consiste en l’envoi d’un grand nombre de requêtes depuis plusieurs ordinateurs vers un seul service. Ce type d’attaque a pour but d’empêcher l’accès ou le fonctionnement normal d’un service précis. En effet, l’équipement réseau se trouve surchargé et dans l’incapacité de joindre le serveur ou de répondre au trafic. La conséquence de ce type d’offensive est sans appel : le site est rendu inopérant et les utilisateurs ne peuvent alors plus s’y connecter.

Une cyberattaque de ce type peut être mise en place pour diverses raisons, notamment pour extorquer de l’argent mais aussi pour perturber le fonctionnement d’institutions ou d’organisations pour des raisons politiques.

L’attaque en déni de service se distingue d’autres techniques de cyberattaque, comme le rançongiciel, en ce qu’elle ne laisse aucune trace chez la victime une fois l’offensive terminée. En effet, bien qu’elle soit fortement incapacitante, aucune donnée n’est dérobée.

Une attaque à visée politique

Cet assaut s’inscrit évidemment dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine. Elle démontre une nouvelle fois qu’un affrontement ne prend pas uniquement place sur le terrain mais aussi derrière des écrans. En effet, une attaque le jour d’un tel vote ne laisse pas de place au doute de par sa résonnance éminemment politique.

Cette attaque par déni de service rappelle également que la Russie et l’Ukraine ne sont pas les seules nations impliquées dans le conflit. Si les nations de l’Union Européenne avaient déjà pris part à la guerre en apportant leur soutient à l’Ukraine via l’envoie d’armement, elles n’avaient néanmoins jamais été la cible d’attaques. De plus, la cyberguerre entre l’Ukraine et la Russie est omniprésente depuis le début du conflit mais elle n’avait jusqu’à présent pas atteint directement les Etats européens.

Raphaël Gluksmann, eurodéputé, a notamment déclaré : « nous votons cette résolution qualifiant la Russie d’État sponsor du terrorisme, qualifiant les actions de l’armée russe d’actions terroristes et ensuite nous avons une cyberattaque ». Pour lui le régime est russe représente « une menace sur la sécurité collective européenne ». Il dénonce également la volonté russe de voir nos démocraties déstabilisées par ces cyberattaques.

Ainsi, il est possible de craindre une multiplication de ce genre d’attaques voir des attaques de plus grande ampleur et plus paralysantes. L’Europe entrerait alors dans une véritable cyberguerre.

 

Sources :