L’une des raisons pour lesquelles le NFT a été conçu était de rémunérer proprement l’artiste numérique. Néanmoins, on entend plus souvent l’usage de ces jetons non fongibles hors de cette intention originale ; l’usage qui profite non à l’artiste mais la personne qui a lié un œuvre avec ce NFT.
Qu’est-ce qu’un NFT ?
Les NFTs sont les jetons qui sont non fongibles – c’est-à-dire, uniques et non échangeables – qui pourraient être achetés et vendus. La transaction d’un NFT est enregistrée sur la blockchain et sont très difficiles à falsifier. Une œuvre avec un NFT veut dire qu’elle est équipée d’un « certificat d’authenticité » et non une copie. En plus, dans un monde numérique où des œuvres pourraient être copiées et diffusées facilement et sans rémunérer son auteur, les artistes peuvent se voir payés grâce à NFT. Dans ce dernier temps, le NFT connaît une sorte de bulle économique, et pleine de spéculations financières entourent cette technologie.
Pour en s’informer plus, consultez cet article Verge : “NFTs, explained”
Quelle histoire avec la contrefaçon ?
Le 27 novembre 2021, Picasso Administration, héritier de l’artiste Picasso disparu en 1973, a lancé une action de contrefaçon sur le site Picassol.io, qui a prétendu vendre les NFT des œuvres de Picasso sans consentement. Trevor Jones, artiste NFT, semble mettre les versions animées du taureaux de picasso sur la plateforme de vente de NFT, OpenSea, pour les vendre. L’article du Monde de 4 janvier 2022 « La crypto-contrefaçon crispe le monde de l’art » décrit une situation où la justice, face aux nouvelles technologies, fait un jeu de rattrapage.
Des artistes qui ne semble pas profiter de la vente NFT
Bien que le NFT a été conçu dans le but de, entre autres, « bien rémunérer les artistes numériques », certaines œuvres NFT ne respectent pas forcément cette raison d’être. L’art base de fameux collectible numérique Bored Ape, par exemple, a été conçu en employant plusieurs artistes d’une manière temporaire (“work-for-hire artists”) ; les 10 000 variétés de Bored Ape ont ensuite été fondées selon un algorithme. (Images en bas : quelques collectibles Bored Ape en vente sur le site OpenSea.)
Les NFTs pourraient être programmés pour que les artistes puissent se voir reçevoir les redevances chaque fois qu’il est vendu et revendu ; mais avec le cas de Bored Ape, est-ce que les revenus sont rémunérés à ces artistes ? Avant tout, qui sont ces artistes employés par les organisateurs de Bored Ape ?
Les projets parodies de Bored Ape – ou sont-ils une contrefaçon ?
L’histoire ne s’arrête pas là. Le 30 décembre 2020, Coindesk a braqué les projecteurs sur deux projets parodies de Bored Ape – tous les deux appelés « PHAYC », un portemanteau des mots « fake » et « BAYC (Bored Ape Yacht Club) ».
Ils ont pris les images de Bored Ape et reflétées pour que les singes regardent la gauche (les Bored Ape originaux regardent tous la droite.) Selon l’article Coindesk, les deux projets portant les mêmes noms « PHAYC », ont réussi à vendre tous ses collectibles avant d’être banni par le site vendeur de NFT « OpenSea », pour avoir bafoué ses politiques sur la propriété intellectuelle.
Quel usage pour le NFT dans le futur ?
Les technologies sont conçues, souvent, de bonne foi ; soit dans l’optique d’améliorer la qualité de vie ou de résoudre un problème. Néanmoins, pour que ces technologies continuent à être utilisées dans la bonne foi, il est nécessaire que l’on révise et contrôle la manière dont ces technologies sont utilisées, me semble-t-il. Et le même pour le NFT ; de sorte que les œuvres et les artistes soient protégés, un renseignement correct et une considération profonde de cette technologie dans le cadre juridique semble être fortement exigé.