Face à un déséquilibre économique constant, Uber décide en juillet 2017 de répéter son expérience chinoise en s’unissant à Yandex, le moteur de recherche et portail Web russe le plus utilisé par les russophones. En effet, Uber, qui s’était implanté en 2013 en Russie, veut fusionner ses activités de transport au sein d’une co-entreprise avec son principal concurrent local, Yandex.Taxi.
Fidèle à son slogan « Tout peut être trouvé », Yandex propose, aujourd’hui, plus d’une cinquantaine de services en tout genre. Etant un des multiples services proposés par le géant russe de l’Internet, Yandex.Taxi existe depuis 2011 et possède plus de la moitié des parts de marché de réservation des voitures en ligne. Fort de l’efficacité de son modèle d’affaires et de la croissance du nombre d’internautes en Russie et dans les pays de l’ex-URSS, Yandex signe donc le 13 juillet 2017 un accord avec Uber, le géant américain des voitures de transport avec chauffeur (VTC). Selon cet accord Yandex et Uber vont fusionner leurs services de réservation de déplacements en ligne et, pour ce faire, ils vont créer une nouvelle société.
En attendant l’accord des autorités de régulation avant la fin de l’année, la nouvelle co-entreprise de droit néerlandais baptisée MLU B.V. est présentée sous la marque NewCo. Selon le communiqué de Yandex, cette nouvelle société exercera en Russie, en Arménie, en Azerbaïdjan, en Biélorussie, en Géorgie et en Kazakhstan. Il est aussi prévu d’élargir, prochainement, son activité dans les autres pays ex-URSS : en Kirghizistan, en Moldavie, en Ouzbékistan, en Tadjikistan et en Turkménistan.
Par ailleurs, Uber va investir 225 millions de dollars et Yandex 100 millions de dollars dans la nouvelle société qui sera dirigée par l’actuel PDG de Yandex.Taxi, Tigran Khoudaverdian. En outre, Uber détiendra 36,6% des parts de la société tandis que Yandex 59,3%. En ce qui concerne les 4,1% des parts restantes, elles seront détenues par les employés de la co-entreprise. De surcroît, la valeur de la nouvelle société est estimée à 3,75 milliards de dollars vers le quatrième trimestre de cette année.
Ce déséquilibre entre les chiffres reflète la situation du marché et s’explique, notamment, par un grand écart entre les deux services en Russie. Indéniablement, Uber assure moins de courses sur un an et sa demande est minoritaire. Après la Chine, où Uber avait lancé une co-entreprise avec son concurrent chinois Didi Kuaidi en 2016, la Russie est, donc, devenue le second grand pays dans lequel Uber est obligé de se retirer.
« Après la fusion, rien ne changera pour les utilisateurs des deux services de taxi: les deux applications, Yandex.Taxi comme Uber, seront toujours accessibles pour réserver un véhicule », a assuré Tigran Khoudaverdian, en ajoutant, que la fusion des applications conducteurs, qui résulte en une unique interface, « permettra aux chauffeurs d’avoir plus de commandes par heure et aux passagers de continuer de bénéficier de prix accessibles » (http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2017/07/13/97002-20170713FILWWW00197-uber-fusionne-avec-son-concurrent-yandextaxi-en-russie.php).

A propos de Marta TATLIAN