Les Industries du futur offriront un océan d’opportunités (cf La quatrième révolution industrielle est en marche : partie 1) pour les entreprises et les Etats qui facilitent cette transition. Mais ce nouveau mode de production n’est pas dénué de menaces :

Les lourds besoins en investissements pour un basculement vers une industrie intelligente forment un véritable frein pour les entrepreneurs, surtout pour les petites et moyennes industries (PMI), même si ces coûts deviennent de plus en plus bas.
Les principaux investissements sont engendrés par des achats de machines embarquant tout un arsenal technologique et par toute une restructuration du mode de production.
Par ailleurs, les communications ou les données échangées entre les machines pourront d’autant plus faire l’objet de cyberattaques mettant en péril les industries n’ayant pas de système de protection de données assez efficaces. Il est donc fortement conseillé aux industries voulant migrer vers une industrie 4.0 de créer une véritable stratégie de gestion de la sécurité des données.
En effet, l’industrie 4.0 est caractérisée par une ouverture de ses moyens de production à internet, rendant l’industrie plus vulnérable. Bien que les risques liés à une cyberattaque sont de plus en plus pris au sérieux, les différents moyens de défense ne sont pas encore suffisants au vu de la sophistication des attaques.
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Il est difficile de quantifier l’impact des industries 4.0 sur l’emploi.  Cependant, certaines études affirment que la migration vers l’usine du futur engendre du chômage, notamment auprès des emplois peu qualifiés. Selon une étude réalisée par l’Université d’Oxford, l’avènement de l’ère numérique engendrerait un impact sur 47% des emplois aux Etats-Unis dans les vingt prochaines années. Ces emplois, en grande partie dans l’industrie, sont des emplois à forte substituabilité. En d’autres termes, 47% des emplois seront remplacés par des machines dans les vingt prochaines années.
Un autre frein peut exister par rapport au développement des industries 4.0. L’action politique notamment à travers des aides publiques jouera un grand rôle au niveau du développement des industries intelligentes. Le personnel politique n’étant pas forcément réceptif dans certains pays, le numérique et le thème des industries intelligentes ne sont pas considérés comme une priorité. L’impact du développement des industries du futur sur le chômage peut être un autre facteur en défaveur de l’action politique vis-à-vis de la migration des usines, vers une industrie 4.0.
Cette quatrième révolution industrielle est donc à l’aube d’une nouvelle façon de produire pour s’adapter au mieux à la demande des consommateurs et aboutir à une industrie plus flexible et productive. Beaucoup d’opportunités nous laisse penser que ce nouveau mode de production s’imposera au fil du temps malgré les freins que constitue un passage d’une industrie 3.0 à une industrie 4.0. Les différentes politiques gouvernementales auront un impact considérable sur l’efficacité ou non de la migration des industries vers l’Usine du futur.

A propos de Geoffrey PFIRSCH