Avec l’avènement des nouvelles technologies, les secteurs économiques font face à de nouveaux défis et opportunités. Le secteur culturel ne fait pas exception. Ainsi, afin de faire face à la concurrence et de s’adapter à l’ère du numérique, les institutions muséales, se voient obligées d’adopter de nouvelles stratégies de développement et de médiation. Les TIC et les outils de Web 2.0 représentent un moyen efficace pour les musées d’attirer de nouveaux publics, surtout quand il s’agit de la nouvelle génération de Digital Natives (les enfants du numérique).
 
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  • Le réseau des musées

 Afin de dynamiser le secteur et de faire face à la concurrence entre les établissements, les musées ont commencé à se regrouper et à mettre en commun leurs ressources. Or, une création des réseaux des musées a été lancée. Les réseaux des musées permettent de mieux promouvoir le patrimoine local et d’orienter les visiteurs vers de nouveaux parcours de visite. Les nouvelles technologies, l’Internet et les contraintes budgétaires ont engendré de nouveaux modes de gestion : le réseau des musées, des structures de mutualisation. Au lieu de mettre l’accent sur le public ou sur la construction d’une identité commune, la gestion des institutions muséales serait abordée sous un angle plus économique en élaborant des modèles d’affaires spécifiques.
Cette mise en réseau contribue à apporter une meilleure visibilité aux structures participantes et une amélioration des services proposés aux visiteurs. Pour ce faire, les musées créent et développent des outils communs, ce qui va leur permettre de réaliser des économies d’échelle. Une mise en réseau peut également apporter une entraide, un partage de savoirs et de connaissances ; elle est un moyen d’échanger et de communiquer entre musées concurrents et ainsi d’avoir une vision des pratiques et des tendances actuelles. Actuellement, les musées affichent leur organisation mutualisée sur leurs sites web.
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 http://parismusees.paris.fr/fr/les-musees-de-la-ville-de-paris

  • Le recours au crowdfunding

Les musées utilisent les nouvelles technologies des médias pour engager, interagir et collaborer avec les visiteurs du musée à travers l’Internet depuis 2008. Ces interactions sur le Web ont façonné de nouveaux modèles et pratiques de l’industrie, qui ont inclus l’utilisation du crowdfunding, permettant aux musées d’intégrer de nouvelles pratiques afin d’aborder les projets de collecte de fonds sur Internet.
Aujourd’hui le crowdfunding (financement participatif) fait partie des stratégies de financement des institutions muséales. C’est le moyen pour les musées, dont le financement de l’État ne suffit pas, de faire appel aux dons de leur public, afin d’acquérir des œuvres. Les musées ont exploité la puissance de crowdfunding comme une stratégie efficace et pertinente pour atteindre de nouveaux supporteurs. Une grande partie de la réussite de crowdfunding repose sur la participation du public. Il est important de mobiliser et d’habiliter la communauté en ligne et de construire des relations significatives et durables avec les donateurs pendant la campagne.
Des sites comme Indiegogo.com et Kickstarter.com ont créé une toute nouvelle façon de recueillir des dons pour des projets depuis qu’ils ont commencé à gagner en popularité en 2009.
Un exemple de crowdfunding en France, c’est la campagne du musée de Louvre qui fait appel aux dons de son public pour la sixième fois afin de permettre l’entrée dans les collections nationales de la sculpture « Amour ». Ce chef d’œuvre, sculpté par Jacques Saly (sculpteur du roi Louis 15), fait partie des collections de la marquise de Pompadour et a une valeur de 5,5 million d’euros. Le Louvre sollicite la générosité de tous afin de réunir 600 000 euros avant 14 février 2016. Et c’est pour la première fois que le public peut soutenir la campagne en faisant un don via une tablette ou un smartphone sur le site www.tousmecenes.fr. Aujourd’hui la campagne a aidé à la collecte de 60% du montant nécessaire pour l’acquisition de la sculpture.

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http://www.tousmecenes.fr/fr

  • Le recours au crowdsourcing

La pénétration de l’Internet et des réseaux sociaux a offert la possibilité d’ouvrir des partenariats entre les institutions elles-mêmes, entre les institutions et le public, ainsi qu’entre les visiteurs, réunis autour d’un même intérêt pour le musée. Cette dimension participative évoque le crowdsourcing (production participative) qui est l’utilisation de la créativité, de l’intelligence et du savoir-faire d’un grand nombre de personnes, en sous-traitance, pour réaliser certaines tâches traditionnellement effectuées par un employé ou un entrepreneur.
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http://micropasts.org/

De nombreux musées se sont récemment tournés vers le crowdsourcing pour leurs collections. Une plate-forme de crowdsourcing appelée MicroPasts cherche à impliquer des amateurs d’archéologie en collaboration avec des archéologues professionnels pour créer des enregistrements numériques de collections d’archives. Cette plateforme offre une chance de développer un travail collaboratif entre les professionnels du musée et des volontaires qui se sont engagés sur le site web. Le crowdsourcing permet à ces institutions de faire des économies et de réaliser des projets pour lesquels ils n’ont pas de financement. On peut donc dire que la production participative fait partie des stratégies des musées.
 


EScreenshot_2015-10-23-14-24-59-2tudiante en Master 2 Droit de l’économie numérique et titulaire d’un Master Droit international et droit de l’Union européenne, je suis inspirée par l’évolution des NTIC et leurs problématiques juridiques. J’ai un vif intérêt pour  le droit de la propriété intellectuelle appliqué aux nouvelles technologies.
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