Avec l’émergence des nouvelles technologies, de nouvelles notions techniques, financières mais aussi juridiques telles que Blockchain, Cryptocurrency, Smart Contracts… voient le jour. Néanmoins, dans notre société de plus en plus dépendante du numérique existe un fossé, une fracture numérique. Autrement dit, malgré les développements « des inégalités persistent chez les personnes les plus âgées, les personnes moins diplômés et les ménages aux revenus modestes ». Ainsi, cet article a pour ambition de mettre au clair certains concepts de ce nouvel environnement avec l’adoption d’une approche perspicace mais efficace à travers des exemples pragmatiques.
Qu’est-ce que la Blockchain ?
La Blockchain, chaîne de blocs en français, est une technologie permettant de stocker et de transmettre des informations. Mais qu’est-ce qu’une technologie de stockage d’informations ? Pour illustrer cette dernière, imaginons une entreprise avant l’ère du « tout numérique et du tout digital ». Cette entreprise tenait un livre, un registre comptable unique dont chaque page comporte diverses informations. Si ce livre se perd, les informations seront également perdues. Il apparaît donc clairement que stocker des données d’une façon centralisée est dangereux. Au sein d’une telle structure centralisée, il existe plusieurs risques autres qu’une simple perte, comme un vol ou encore la corruption… Supposons alors qu’au lieu d’avoir un exemplaire de ce livre, avoir des centaines de millier voire des millions d’exemplaires à l’aide des ordinateurs des personnes tierces à cette entreprise. C’est ce qu’on appelle un système P2P, peer to peer, décentralisé. La Blockchain permet donc principalement de transmettre des données de façon décentralisée, et en conséquence de manière sécurisée. Elle est donc vue comme « une sorte de petit paradis de la confidentialité ».
Mais concrètement, qu’est-ce que la Blockchain ?
Prenons le quotidien d’un individu, Philippe. Il souhaite effectuer une transaction d’un montant de 100€ à son ami Mathias qui réside à Stockholm. A cette fin, Philippe se rend à la banque et demande la réalisation de ce virement. La banque vérifie dans un premier temps l’identité de Philippe, mais aussi de Mathias, ainsi que les RIB. Elle contrôle également la provision du compte de Philippe. Dès lors que les vérifications n’aboutissent à aucun problème, la banque effectue la transaction en contrepartie d’une commission. La question qui se pose ici est de savoir quel est le service rendu en contrepartie d’une commission. C’est la vérification. Cette institution centralisée, la banque, assurant un niveau de confiance, prend une commission en contrepartie d’une authentification. Ce système centralisé connaît un certain nombre de défaillances. Le risque principal réside dans l’institution en elle-même. En effet, il peut exister des failles techniques ou encore humaines dans cette institution centralisée, de plus, pour qu’un tel système fonctionne il faut un grand nombre de personnel.
Donc la Blockchain fonctionne sans « organe central de contrôle », un tiers de confiance, tel que la banque lors d’une transaction, ou encore un notaire ou un assureur. Avec la technologie de la Blockchain, toutes transactions nécessitant une authentification peuvent être traitées avec des Smart Contracts. En réalité, une authentification peut être réalisée à l’aide d’un codage. Une même information peut apparaître dans plusieurs milliers d’ordinateurs en temps réel. Ces ordinateurs n’ont certes pas de lien avec Philippe et Mathias, quelle est alors l’importance de ces tiers ? En effet, ces individus délivrent un service d’authentification (vérification via des algorithmes de cryptage) au moyen des ordinateurs très coûteux et énergivores contre rémunération, en échange des cryptocurrency. C’est un des différents types de Mining, le minage de cryptomonnaie en français. C’est alors une situation de gagnant-gagnant. L’utilisation de cette suite de maillons formant une chaîne, a de nombreux avantages. Tout d’abord, la blockchain assure un niveau de sécurité renforcé. Elle est parfois appelée un réseau « sans confiance », mais cela peut être trompeux car cette technologie ne nécessite tout simplement pas de confiance. La validation est réalisée par un grand nombre d’utilisateurs qui ne se connaissent pas. De plus, la confiance au sein de cette technologie est construite autour d’une transparence et d’une traçabilité. Pour que les 100€ que Philippe a envoyés à Mathias soit volé, il faut que plus de la moitié des ordinateurs du réseau appartiennent à un seul individu. Par ailleurs, l’utilisation de la blockchain permet une rapidité des transactions. Comme expliqué plus haut, les transactions sont effectuées par des codes, des programmes informatiques. Ce système automatisé, reposant sur des Smart Contracts, « contrats intelligents », permet alors un gain de temps et un coût réduit. En sommes, la Blockchain assure une efficacité d’un point de vue économique.
Qu’est-ce qu’il faut retenir ?
En droit public, la notion d’État désigne une personne morale qui représente une collectivité en exerçant un pouvoir suprême qui est la souveraineté. Les missions d’un État souverain peuvent être distinguées sous trois axes majeurs : primo garantir la protection des droits économiques et sociaux, secundo préserver la sécurité des habitants tout en faisant balance avec les libertés individuelles et tercio appliquer le service d’authentification (vérification). La technologie de la Blockchain vient ainsi afin de satisfaire cette dernière.
https://www.cairn.info/revue-i2d-information-donnees-et-documents-2017-3-page-20.htm
https://www.economie.gouv.fr/entreprises/blockchain-definition-avantage-utilisation-application
https://www.ibm.com/fr-fr/topics/benefits-of-blockchain
La protection des données personnelles 100 questions/réponses de Laurane Raimondo