Sur internet après la mort de l’internaute, sa vie a tendance à continuer. Les comptes Facebook, Instagram, Twitter et Gmail d’une personne décédée sont toujours consultables. Rappels d’anniversaires ou suggestions pour reprendre contact peuvent déstabiliser les proches.
En attendant une réponse législative, certains réseaux sociaux donnent déjà un début de solution à la mort numérique.

 

Source : http://www.le-perche.fr/files//2012/11/Fotolia_44923543_Subscription_Monthly_XXL-630x0.jpg
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La mort numérique est la fin de toute interaction virtuelle de l’auteur du fait de sa mort physique. En principe lorsqu’une personne décède ses profils, adresses mails et photos restent disponibles sur internet. Son identité virtuelle survit. La Loi informatique et libertés prévoit qu’un profil sur un réseau social est strictement personnel. C’est la raison pour laquelle il n’est pas possible pour la famille d’avoir accès aux données du défunt. Cependant on trouve des profils qui sont toujours consultables alors que les personnes sont décédées. Ce qui peut poser des problèmes vis-à-vis des proches du défunt.
Retour sur les différentes solutions proposées pour organiser la mort numérique
La possibilité de planifier la gestion de ses réseaux sociaux
Selon la CNIL, un profil Facebook sur 100 appartiendrait à une personne décédée, soit 13 millions de profils dans le monde. Comme très peu de personnes communiquent leurs mots de passe à leurs proches, beaucoup de ces profils ne sont pas supprimés.
Le réseau social Facebook offre la possibilité de choisir a priori un légataire. Ce dernier aura la possibilité de télécharger une archive des données Facebook (à l’exception des messages privés), de poster des messages ou de changer la photo de profil. L’internaute a également la possibilité de choisir a priori la suppression de son compte si quelque chose venait à lui arriver.
L’absence d’instructions préalables du défunt
Lorsque le défunt n’a pas exprimé préalablement ses intentions cela est bien plus compliqué. Facebook prévoit qu’après signalement du décès de la personne, son compte peut se transformer en un compte de commémoration. Cela permettrait aux amis et à la famille de se réunir et de partager des souvenirs. Tel un enterrement virtuel. De ce fait l’expression « en souvenir de » sera affichée à coté du nom du défunt.
D’ailleurs les proches du cher décédé peuvent également demander le retrait ou la suppression de son compte en contactant Facebook.
S’agissant de Google, il est prévu que si la personne est décédée sans laisser d’instructions, Google pourra collaborer avec les représentants du défunt afin d’organiser la clôture de son compte en ligne.
Pour Instagram les proches du défunt peuvent demander le retrait de son compte après avoir fourni différentes preuves (acte de naissance, acte de décès). Il peuvent également demander la transformation de son compte en un compte de commémoration.
De même sur Linkedin, il est prévu la clôture et la suppression du compte de la personne décédée.
Les collègues, camarades ou connaissances peuvent les demander en fournissant certaines informations (date du décès, relation avec le défunt…).
Dans le cas de Twitter, il est proposé la désactivation du compte du défunt ou sa suppression. La demande doit être faite par la personne autorisée à agir dans le cadre de la succession.
Des sociétés spécialisées en mort 2.0
Des sociétés moyennant rémunérations permettent d’empêcher la mort numérique. En effet des services de livre d’or en ligne ou de cimetières virtuels existent. On peut citer « Danscoeurs.fr » où l’internaute peut laisser un témoignage, des fleurs, des bougies virtuelles et même entretenir la sépulture du défunt…à distance ! De même pour le site « Jardindusouvenir.fr » où l’internaute est face à un cimetière virtuel. Il peut ainsi parcourir les tombes des défunts en ayant la possibilité de leurs offrir différents présents.
D’autres services permettent au contraire d’organiser la mort numérique à l’aide d’une sorte de E-testament ou d’un coffre fort numérique. Ce dernier permet d’y laisser tout ce que l’on désire transmettre à ces héritiers (documents officiels, instructions posthumes…). Il permet aussi d’y stocker ses mémoires, des messages multimédias et autres adressés aux proches.
La question de la mort numérique a été abordée dans l’avant projet de loi pour la République numérique dans un article 20, reste à voir s’il sera repris dans la version finale.

CHARABIE Leslie
Etudiante en Master 2 Droit et Gestion de l’économie numérique. J’ai développé un grand intérêt pour les NTIC ainsi que pour leur impact sur le monde actuel.
Je suis également intéressée et intriguée par les problématiques liées à la propriété intellectuelle, la protection des données personnelles ainsi que la cybercriminalité.
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A propos de Leslie Charabie

Cet article a 2 commentaires

  1. Le principe du réseau social est d’avant tout le partage de ce qui se passe dans la vie d’une personne. Alors si elle est morte, quel est l’intérêt de garder le compte en activité et d’en décider un successeur ? Le caractère privé du profil n’existe plus à l’instant où le compte est géré par une autre personne que celle concernée. Mais évidement, cela restera une question en suspens puisqu’un algorithme ne saura jamais si telle ou telle personne est toujours vivante ou morte, puisqu’il n’existe pas un admin général qui s’occupera de vérifier tous les profils …. ce serait vraiment trop tiré par les cheveux !

    1. Leslie Charabie

      Je suis totalement d’accord avec vous. Je pense que la survie du compte du défunt, dans le cas de Facebook, n’a qu’un intérêt pour les proches qui souhaitent se recueillir “virtuellement” ce que je trouve assez déplacé…

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