Selon l’étude de la Commission européenne, les variations de prix seraient considérables entre les différents opérateurs à travers les Etats membres : des variations de l’ordre de plus de 700% !
C’est l’un des objectifs de la Commission dans le cadre de l’Agenda numérique : faire de l’Europe un continent connecté grâce à un marché unique des télécommunications. C’est pourquoi l’UE a enquêté sur le marché des mobiles en Europe et constate, chiffres à l’appui, des différences d’offres énormes entre les pays. Les variations seraient en effet de l’ordre de 774% entre les Etats.
Ces résultats, comme les anticipaient la Commission, viennent confirmer le retard de l’Europe sur la construction d’un marché uni des télécommunications. Si les coûts des appels depuis l’étranger restent généralement exorbitants selon les opérateurs comme l’a révélé une précédente enquête, la comparaison des tarifs moyens à la minute pour une utilisation domestique varie aussi sensiblement et inquiète particulièrement Neelie Kroes. Selon la Commission, pour des services de qualité similaire, avec un prix de revient comparable, des énormes variations sont constatés : à la minute, la Lituanie est à 1,9 cents, et la Suède à 8,2 cents alors que la France est par exemple à un prix moyen de 12,7 cents et les Pays-Bas à presque 15 cents ! Un mauvais point accordé à la France, que les opérateurs français contestent pourtant.
Des chiffres contestés par les opérateurs français
La fédération française des télécoms (FTT) indique dans un communiqué que les conclusions de l’étude sont contestables. D’après l’association, l’enquête se baserait sur des données erronées datant d’il y a deux ans. Ainsi l’étude menée par la Commission ne prendrait pas en compte l’entrée de Free sur le marché des télécommunications français. Les représentants des opérateurs françaises se basent notamment sur un rapport de l’Insee datant de 2012 indiquant que depuis l’introduction de Free sur le marché, les prix auraient baissé de plus de 15%.
Malgré des chiffres qui peuvent être contestés au cas par cas, le rapport de la Commission a quand même réussi sa première mission : celle de prouver que des disparités tarifaires importantes subsistent entre les Etats membres de l’UE, freinant considérablement le développement d’un marché unifié des télécommunications pour le bienfait du consommateur.