Le déploiement du compteur intelligent d’ERDF, le Linky a été officialisé cet été par le premier ministre ; les 35 millions de compteurs actuels seront remplacés d’ici 2020.
Le Linky est un compteur électrique qui « transmet en temps réel la consommation d’électricité d’un foyer à ERDF afin d’offrir une meilleure gestion de la demande électrique afin de faire des économies ». Ainsi, le consommateur ne paiera plus une estimation de sa consommation mais sa consommation réelle, qu’il pourra surveiller tout au long de l’année.
Le Linky est donc un compteur – smart grid – dit communicant car il est capable d’être interrogé et actionné à distance.
Selon ERDF, le compteur électrique pourrait ainsi permettre aux consommateurs de diminuer leur facture électrique toutefois, le Linky fait débat notamment concernant les méthodes utilisées dans la collecte et la gestion des données des utilisateurs.
En effet, pour analyser la consommation d’électricité de l’habitat, le compteur collecte des informations, les habitudes des habitants, les analyse, les répertorie.
Ainsi, il est facile pour le compteur de se rendre compte que de nombreux appareils électroniques (cafetière, sèche-cheveux, ordinateur etc.) sont utilisés entre 6 heures et 8 heures et que plus rien ne se passe jusqu’à 18 heures. Pas besoin d’être très intelligent pour comprendre alors que l’habitat est désert de 8 heures à 18 heures.
ERDF assure que les données sont recueillies en collaboration avec la CNIL, qu’elles sont transmises sous forme cryptée etc.
Cependant, la CNIL ne semble pas si confiante quant à la sécurité des données puisque dans ses recommandations relatives aux traitements des données de consommation détaillées collectées par les compteurs communicants, elle a indiqué que “le futur déploiement de ces compteurs fait naître une crainte importante en matière de vie privée, tant au regard du nombre très important de données qu’ils permettent de collecter, que des problématiques qu’ils soulèvent en termes de sécurité et de confidentialité de ces données.”
Selon la CNIL, la collecte des données ne devrait se faire qu’avec l’accord des habitants notamment car la courbe représentant les données est conservée pendant deux mois dans le compteur, elle préconise donc « un encadrement strict des données collectées par les futurs compteurs ERDF communicants ».