L’écologie est fréquemment abordée à travers le prisme de la consommation électrique, mais bien souvent ce ne sont que les équipements électriques basiques (ampoules, télévisions…) qui sont visés. Pourtant les sources de consommation électrique sont bien plus variées.
Les messages en faveur d’un monde plus vert ont changé nos habitudes. Nous sommes désormais sensibles à la consommation des équipements inutilement restés allumés. Peut être en partie car nous en supportons le coût. Mais qu’en est-il de la consommation électrique qui n’impacte pas nos factures?
Nous utilisons tous des moteurs de recherche, nous nous connectons à des sites, visionnons des vidéos et des photos, envoyons des mails… Bien entendu, toutes ces activités nécessitent d’alimenter en électricité un appareil (un ordinateur, une tablette, un smartphone…). Il s’agit d’une consommation électrique visible. En revanche, l’électricité consommée par les serveurs (interrogés pour chacune des activités citées) ne l’est pas.
Selon Alex Wissner-Gross, physicien à l’université de Harvard, une requête sur un moteur de recherche produirait 7 grammes de CO2. L’Agence de l’environnement et la maîtrise de l’énergie a d’autre part estimé que chaque mail (envoi et stockage) entraînerait l’émission de 19 grammes de CO2. A titre de comparaison, une petite voiture rejette 100gr de CO2 par kilomètre. Nous occasionnons également l’émission de dioxyde de carbone lorsque nous postons une photo sur un réseau social ou lorsque nous écoutons une chanson en streaming.
L’impact environnemental des activités online n’est donc pas négligeable.
Parviendrons-nous à développer une sensibilité particulière pour cette consommation électrique invisible? La prise de conscience risque d’être lente en l’absence d’incitation financière.

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