Le rapport d’activité du Syndicat national de l’édition vient de tomber : d’ici fin 2013, les français seront équipé avec plus de 25 millions de terminaux de lecture (smartphones, tablettes, liseuses) tandis que les ventes de livres numériques auront progressé de seulement 1%.
Toutes les conditions ont pourtant été mises en place pour favoriser l’essor du e-book. Les supports se sont multipliés et diversifiés ; des premières liseuses à encre électronique jusqu’aux supports de poche (Kobo mini) en passant par les ventes extraordinaires de tablettes numériques. Les libraires se sont eux aussi organisés et souvent alliés afin de proposer des livres numériques : plus d’une centaine de librairies en France possèdent aujourd’hui un catalogue numérique.
L’Etat a également choisi d’accompagner ce segment économique. Le ministère de la culture s’est ainsi beaucoup impliqué sur les questions de fiscalité numérique en appliquant un taux réduit de TVA de 5.5% depuis le 1er janvier 2013. Il y a aussi eu le rapport Lescure « Acte II de l’exception culturelle à l’ère du numérique » réaffirmant ce taux réduit. Cette stratégie poursuivait alors un double but : mettre fin à la différence fiscale entre le livre traditionnel et le livre numérique et faire bénéficier au consommateur d’une offre attractive.
Seulement, la vente d’e-book en France a simplement progressé de 1% de 2011 à 2012. Un chiffre qui ne représente que 3% du chiffre d’affaire total de l’édition française. Une maigre progression vu les efforts consentis. La comparaison est particulièrement frappante avec les pays anglo-saxons où la part de marché du livre numérique représente 20% aux Etats-Unis, 15% au Canada et 12% au Royaume-Uni. Ce sont des pays dans lesquels les éditeurs ont pris très tôt le tournant numérique, proposant aujourd’hui une gamme complète à prix réduit. Ils ont su conquérir une cible particulière, qui tire désormais la croissance des livres vers le haut : les enfants. Selon une étude récente, 44% des adultes interrogés achètent des livres numériques pour leurs enfants, alors qu’une telle offre reste en marge en France. On regrettera également l’absence d’un cadre légal qui puisse protéger les libraires dans le cadre de prêt d’ouvrage numérique. Si de plus en plus de libraires proposent un catalogue numérique, 98% des bibliothèques en France ne possèdent aucune offre numérique.
On pourra enfin s’étonner que le syndicat national de l’édition réserve dans son rapport une part infime au numérique. Seulement 10 pages sur plus d’une centaine !
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Je suis auteur indépendant et je publie des livres pour enfants sur amazon. Voici le lien http://www.amazon.fr/Boutique-Kindle/s?ie=UTF8&field-author=Odile%20Pinto%20Corbin&page=1&rh=n%3A672108031%2Cp_27%3AOdile%20Pinto%20Corbin
Mes ventes sont régulières et satisfaisantes, mais je constate que beaucoup de lecteurs rencontrent des difficultés pour lire l’ebook . Il y a peut-être un manque de communication sur la facilité d’usage des tablettes pour la lecture d’ebooks.
Il y a également une confusion entre livre numérique et application. Je regrette que le livre numérique évolue un peu trop vers l’interactivité. Il y a un risque de perdre le sens de la lecture, l’intérêt de poursuivre une histoire du début à la fin avec concentration. L’application développe d’autres talents bien sûr, mais elle ne doit pas étouffer la lecture.
Ensuite, les auteurs indépendants travaillent très seuls sur la totalité du projet, création, mise en ligne, vente, marketing. Ils n’ont pas de circuit particulier pour se rendre visible face aux grandes maisons d’édition qui ont dès le départ un gros réseau publicitaire. Pourquoi n’existe-t-il pas un réseau pour promouvoir les auteurs indépendants qui émergent? Ne serait-ce pas innovateur?