Illustartion modèle

Avec toutes les possibilités qu’offre le web 2.0, il existe sur la toile une multitude de business models. Parmi ces logiques de génération de revenus, le modèle Freemium. Celui-ci, après une longue période de gloire, est aujourd’hui remis en question.
Le modèle Freemium propose aux internautes un service/contenu basique et gratuit ainsi qu’un service/contenu premium lui offrant des possibilités supplémentaires à la condition de payer. Il existe plusieurs manières de limiter un service : en fonctionnalité, en capacité, en nombre d’utilisateurs, en temps… Le but étant de donner un certain avant-goût faisant naître l’envie d’aller plus loin dans l’offre.

Free+premium=Freemium

Le gratuit permet d’attirer rapidement un grand nombre de curieux. L’impossibilité pour les consommateurs de connaître un produit avant de l’avoir utilisé les attire d’autant plus. Il y a un mécanisme de subventions croisées : la petite partie d’utilisateurs premium paye pour la grande majorité des free users. Convaincus et séduits par l’offre découverte en free, les utilisateurs vont parler du service à leur entourage et éventuellement souscrire à l’abonnement Premium face aux limites imposées par l’offre gratuite.
On  trouve, par exemple, des espaces de stockage virtuels gratuits qui deviennent payants après une certaine capacité de stockage (Dropbox, Flikr,Evernote), ou encore des services web de routage d’emailing gratuits jusqu’à une certaine taille de la base d’emailing (Mailchimp).
Le modèle Freemium a également été décliné pour les livres numériques. L’offre gratuite donne un accès limité dans le temps ou en contenu. Ainsi les utilisateurs se familiarisent avec le site, le catalogue et les fonctionnalités. L’offre Premium peut fonctionner sur la base d’un abonnement mensuel fixe permettant d’accéder sans limites aux titres composant le catalogue des éditeurs partenaires.
Quand on parle de musique en streaming on pense directement à Deezer et Spotify. Après avoir fonctionné sous le modèle de l’écoute gratuite rémunérée par les publicités, l’utilisateur de Deezer paie désormais s’il souhaite bénéficier d’une durée d’écoute illimitée, sans publicité et en haute qualité.
Dans le secteur des jeux en ligne, le modèle freemium a fait de nombreux mécontents.
En mars 2012, 70% des ventes de Gameloft étaient liées au Freemium. Les jeux mobiles concernés sont gratuits, mais il s’en suit des achats in-app. Cette méthode a notamment fait polémique avec le célèbre jeu Smurfs’ Village, un jeu de gestion dans l’univers des Schtroumpfs. Des enfants avaient acheté dans le cadre du jeu pour des milliers de vrais dollars sans le savoir. Depuis Apple a mis en place un code obligatoire pour ce type d’achat.
Gameloft a opté pour une autre stratégie Freemium avec son jeu de golf Let’s Golf! 3 en laissant la possibilité de jouer gratuitement pendant une durée limitée par jour.
Les cas d’échecs relatifs Freemium se multiplient et mettent à mal le modèle. La principale raison est le coût de transaction mental. Il est la principale cause de la chute drastique du nombre de consommateurs lorsque le service passe de « gratuit » à « payant » même s’il ne s’agit que de quelques centimes !
Le consommateur se trouve face à un choix similaire à « Faut-il se contenter de l’entrée gratuite ou du menu complet payant ? »
 

A propos de Laura Conreaux

Cette publication a un commentaire

  1. ePop

    Merci pour cet article très instructif. je m’interrogeais justement sur l’intérêt que représente un modèle freemium et je ne suis toujours pas convaincue car la plupart du temps l’offre free reste suffisante.
    Vous faites allusion à la fin de votre article, aux cas d’échec de ce modèle qui se multiplient, auriez-vous des exemples précis d’entreprises qui seraient revenues à du tout payant ou qui auraient cherché un autre modèle économique ?

Les commentaires sont fermés.