Dans une ère où la technologie prend une place prépondérante dans la vie quotidienne, l’intelligence artificielle (IA) n’est plus un concept étranger. De plus en plus, l’IA est utilisée dans divers secteurs, dont celui de la santé mentale. Cependant, il est important de s’interroger sur les avantages qu’elle peut apporter sur la santé mentale des individus.
L’IA a considérablement amélioré le diagnostic et le traitement des troubles de la santé mentale. Avec les algorithmes d’apprentissage automatique (machine learning), les professionnels de la santé sont en mesure de prédire et de diagnostiquer les troubles mentaux précocement et plus précisément. Les applications d’IA, comme Woebot et Wysa, offrent un soutien émotionnel aux individus souffrant de stress, d’anxiété et de dépression.
Toutefois, l’avantage le plus important est peut-être le fait que l’intelligence artificielle offre un accès plus rapide et plus abordable aux soins de santé mentale.
À titre d’exemple, les applications basées sur l’IA peuvent fournir une thérapie cognitivo-comportementale virtuelle, ce qui permet aux patients de recevoir des soins à la maison, à leur propre rythme. De plus, l’IA fournit un outil pour identifier, analyser et prédire les problèmes de santé mentale. En utilisant l’apprentissage automatique, cela peut aider les professionnels de la santé à détecter les signaux de détresse plus tôt et à y répondre plus efficacement.
Par ailleurs, l’IA peut aider à combler le fossé déficient dans les services de santé mentale. De nombreux pays souffrent d’un manque de professionnels de la santé mentale qualifiés. L’IA peut aider à surmonter ce défi en fournissant un soutien virtuel en santé mentale.
Il existe aussi des programmes de recherche en santé mentale, et notamment dans le champ de la prévention. Le projet PsyCARE (Intervention précoce dans la psychose : vers une psychiatrie préventive et personnalisée) porté par Marie-Odile Krebs, clinicienne et chercheuse à l’Université de Paris, vise notamment au développement d’une IA permettant de détecter précocement une schizophrénie ou une psychose chronique afin de mettre en place une prise en charge psychiatrique préventive et personnalisée. Pour identifier les personnes à risque, l’IA interviendra notamment via la modélisation des connaissances autour de la schizophrénie et l’identification d’un ensemble de biomarqueurs utilisés via un algorithme d’apprentissage
Cependant, il ne fait aucun doute que l’IA a aussi des effets négatifs. La vie privée est une préoccupation majeure. Les applications basées sur l’IA collectent et traitent une grande quantité de données sensibles, ce qui soulève des questions sur la protection de la vie privée et du secret médical. De plus, l’IA peut devenir une source de stress. La dépendance excessive à l’IA et l’incapacité d’interagir avec des êtres humains réels peuvent causer l’isolement social et augmenter l’anxiété.
En définitive, l’intelligence artificielle est une arme à double tranchant, une sorte d’épée de Damoclès en matière de santé mentale. Alors qu’elle offre des promesses pour améliorer l’accès, le diagnostic et le traitement des maladies mentales, elle pose également de sérieux défis en matière de confidentialité, de dépendance et de stress.
Pour minimiser les effets néfastes potentiels de l’IA sur la santé mentale, il semble vital de mettre en place des réglementations strictes sur la confidentialité des données. De plus, des campagnes de sensibilisation sur l’importance des interactions sociales physiques devraient être encouragées en parallèle avec l’utilisation de l’IA.
Simon Landry AMOUGUI
M2 droit de l’économie numérique – Promotion 2023/2024
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