Le 24 février 2022, la Russie envahissait militairement l’Ukraine. Cette date a marqué le début d’une crise alimentaire mondiale, entraînant une raréfaction des denrées et une hausse de leurs prix. Beaucoup ont associé ce phénomène à un besoin de changer nos habitudes de production afin d’améliorer nos systèmes agroalimentaires. Pour de nombreux experts, c’est là l’occasion de révolutionner le monde agricole en passant à l’agriculture 4.0.
Le concept d’agriculture 4.0 renvoie à l’utilisation d’outils technologiques dans nos pratiques agricoles, et ce afin d’améliorer la productivité et de réduire les coûts et les impacts environnementaux. Plusieurs machines sont déjà utilisées avec succès : des drones détectant les mauvaises herbes, des capteurs surveillant l’humidité et la température des sols, des robots dirigés par une intelligence artificielle capables de réaliser des tâches répétitives (ex: la plantation), des moissonneuses-batteuses autonomes, etc. Il faut donc maintenant familiariser les professionnels à leur usage, ces derniers étant les premiers acteurs de l’agriculture 4.0. Le Big Data devrait également jouer un rôle clé : en équipant les exploitations agricoles de logiciels informatiques capables de traiter les données collectées sur place et de les comparer à un grand nombre d’informations en ligne, les agriculteurs pourront prendre rapidement la décision la plus adaptée afin de maximaliser leurs rendements.
Toutefois, cette révolution agroalimentaire a un coût élevé et nécessite d’importants investissements. La Commission européenne l’a d’ailleurs bien compris et a lancé plusieurs programmes de recherche et de développement afin d’accélérer la digitalisation de ce secteur. On peut notamment citer Horizon Europe, un programme de près de 100 milliards d’euros dédié à la recherche et à l’innovation. Ce budget est réparti en différents domaines : 10 milliards d’euros sont ainsi consacrés à l’agriculture afin d’adapter les nouvelles technologies au secteur agroalimentaire. Cela devrait également permettre d’atteindre plusieurs objectifs fixés par la Commission en matière d’agriculture et d’environnement : interdire les pesticides à base de glyphosate après décembre 2022, consacrer 25 % des surfaces agricoles au bio ou encore laisser intacts 10 % des terres et des océans de l’Union Européenne.
Si certains restent réticents face à la digitalisation de l’un des plus vieux métiers du monde, il ne faut pas oublier que la main-d’œuvre agricole se fait de plus en rare dans un monde de plus en plus peuplé. En 2020, seuls 12% des agriculteurs avaient moins de 40 ans. Cette réalité ne peut être ignorée : l’usage des technologies est plus que nécessaire pour sauver une profession qui se meurt.
Sources:
▷ Agriculture 4.0 : tendances et défis de la révolution agricole (yeeply.com)
Quelle place pour l’innovation numérique dans la politique agricole commune ? – Touteleurope.eu