Développé dès 2005 par la plateforme Amazon Mechanical Turk, le micro-travail consiste à effectuer des micro-tâches comme cliquer sur des publicités, regarder une vidéo ou une photo, transcrire un audio, reconnaître des éléments données sur une image.
Ces tâches peuvent faire penser au reCAPTCHA. Société achetée par Google en 2009, reCAPTCHA permet de distinguer les humains des robots sur internet et ainsi d’éviter le spam. Il a aussi une autre fonction plus importante : apporter des informations à Google et enrichir sa base de données. En indiquant les feux de signalisation sur une image, l’individu apporte une information, qui pourra ensuite être revendue à des concepteurs de voitures autonomes par exemple. Lorsqu’un CAPTCHA demande à décrypter un mot ou des lettres, ce sont en fait des livres que nous aidons à numériser. Des millions de livres de Google Books sont ainsi numérisés chaque année grâce aux utilisateurs de Google.
Si nous travaillons gratuitement pour Google, les travailleurs du clic, eux, sont rémunérés. Sans réel contrat de travail, ils sont payés à la tâche « élever des algorithmes ». Ils enrichissent les bases de données qui permettent d’affiner les intelligences artificielles. Ainsi, pour qu’un assistant vocal soit efficace, il doit être comprendre le plus de langues possibles. Pour cela, il doit être entraîné. Un des moyens de l’entraîner est donc d’écouter des audios, de transcrire et de traduire ce qu’on entend.
En général, les travailleurs du clic viennent de pays aux revenus les plus faibles, et n’ont pas de protections liées au travail. Cette précarité reste difficile à réglementer à cause de l’aspect ponctuel du travail et de l’isolement (seuls chez eux) des travailleurs.
Répondre à un captcha, c’est travailler gratuitement pour Google – rts.ch – Sciences-Tech.
Les travailleurs du clic, petites mains invisibles de l’économie numérique – Capital.fr
Dominique Cardon, Antonio Casilli, Qu’est-ce que le Digital Labor ?, Bry-sur-Marne, INA, coll. « Études et controverses », 2015