Il y a encore 100 ans, les guerres étaient menées dans l’intention de gagner plus de territoire pour le pays ou l’empire vainqueur. Aujourd’hui, il ne servirait pas à grand-chose que la Chine (par exemple) envahisse la Silicon Valley, car c’est le capital humain qui a vraiment de la valeur dans cette région. Les apports en matière d’innovations technologiques de ces dernières décennies sont primordiaux.

La « vallée de silicium »

La Silicon Valley est une région située au sud de la baie de San Francisco, dans le nord de la Californie. En français, la « vallée de silicium », qui doit son nom aux nombreux microprocesseurs y ont été fabriqués avec ce matériau. Aujourd’hui, elle abrite des entreprises technologiques telles que Google, Hewlett-Packard, Adobe, entre autres.

Cette région contribue à près de 15 % du PIB des États-Unis. Elle a également vu la naissance du microprocesseur en 1971, du premier ordinateur Apple cinq ans plus tard et, en 1995, du réseau de réseaux que l’on appelle aujourd’hui Internet.

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Une ville avant-gardiste

À un peu plus de 3 000 km de la Silicon Valley se trouve la ville mexicaine de Guadalajara, berceau de la tequila et du mariachi. Elle est également fondée dans une vallée : la Vallée d’Atemajac. C’est la capitale de l’État de Jalisco, et elle forme avec neuf autres villes environnantes la région métropolitaine de Guadalajara, la troisième plus peuplée du Mexique. Ces dernières années, Guadalajara s’est distinguée non seulement par son patrimoine culturel, mais aussi par sa contribution technologique à la région et au pays.

IBM a été la première compagnie technologique à faire confiance à la ville, en s’y installant dans les années 1970. Aujourd’hui, plus de 700 entreprises du secteur telles que HP, Sanmina, Flextronics, Jabil, Oracle, Intel, ainsi que de nombreuses start-ups sont présentes dans la région. En outre, la ville compte 35 centres de design et 4 centres de recherche, qui emploient 100 000 personnes. Également, Guadalajara est considérée comme la cinquième ville la plus numérisée d’Amérique latine.

Cette ville a contribué à la validation de nombreuses technologies liées au edge computing, (« informatique en périphérie »), qui, comme son nom l’indique, c’est le traitement des données à la périphérie du réseau, dans le but de réduire les délais de transit et la quantité de données circulant sur le réseau. À Guadalajara, Intel a également testé les puces des stations de base 5G, qui sont désormais utilisées dans le monde entier. La ville se concentre principalement sur la recherche et le teste de la technologie. On dit que la technologie que nous verrons dans 5 ans est d’abord développée à Guadalajara.

La Silicon Valley mexicaine organise des événements technologiques d’envergure mondiale, tels que le « Talent land digital ». La première édition a eu lieu l’année dernière et des entreprises comme IBM et Adobe ont participé. Aussi invités, des orateurs tels que Steve Wozniak, cofondateur d’Apple, Seth Godin, entrepreneur américain et gourou du marketing, et Adam Savage, animateur de télévision, surtout connu pour son émission MythBusters.

« Ville modèle » d’Amérique latine ?

Cependant, tout n’est pas rose pour cette ville mexicaine. Il est vrai que la région compte de nombreuses industries et projets intéressants, Il pourrait y en avoir beaucoup d’autres pour faire passer Guadalajara au niveau supérieur. Elle est toutefois confrontée à des problèmes d’aides d’état, puisque le gouvernement mexicain n’investissant que 0,38 % de son PIB dans la science et la technologie, alors que la moyenne de l’OCDE est de 2,4 %. Cela limite considérablement le développement, la validation et le test de nouvelles technologies à Guadalajara. Espérons que, dans les années à venir, le gouvernement comprendra l’importance de développer l’industrie technologique dans le pays.