Un effet néfaste de l’interdiction du minage : Le Bitcoin est devenu plus polluant !

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D’après l’étude « Revisiting Bitcoin’s Carbon Footprint » publiée dans la revue « Joule », le bitcoin est devenu moins vert depuis que la Chine a pris des mesures contre le minage de la cryptomonnaie.

Selon Alex de Vries, un des auteurs de l’étude, la part d’énergie renouvelable qui alimente le minage est passée de 41,6% en 2020 à 25,1% en août 2021. La raison majeure de ce fait est que les mineurs ont cessé d’utiliser l’hydroélectricité chinoise et se sont déplacés vers les États-Unis et le Kazakhstan où les carburants fossiles représentent une grande partie de leur consommation en énergie.

Auparavant, le Bitcoin Mining Council avait estimé que “le mix électrique durable de l’industrie minière mondiale est passé à environ 58,5 %”. De manière générale, les mineurs s’installent dans des endroits où l’électricité est la moins chère pour maximiser leurs profits en raison du système du minage « Proof of Work » qui met des ordinateurs spécialisés en concurrence pour vérifier les transactions cryptographiques, lesquels sont alors rémunérés en bitcoin.

Ce processus consomme une gigantesque quantité d’énergie et de nombreux pays estiment qu’il serait bénéfique d’interdire ce système. En effet, le bitcoin consomme plus d’énergie que la Belgique entière et pollue plus que la Grèce selon l’étude : 65,4 mégatonnes de dioxyde de carbone par an contre 56,6 mégatonnes.

Jonathan Chan 💡📣 on Twitter: "#Infographie: Le #Bitcoin dévore plus d'électricité que la Belgique 🇧🇪. Sur les 219 pays de la planète pour lesquels la consommation énergétique est répertoriée, seuls 34 consomment

La consommation d’électricité du Bitcoin en décembre 2020. Copyright: statista.com

Ce qui n’aide pas : le Kentucky, par exemple, “accorde des allégements fiscaux pour attirer les mineurs de bitcoins, sauvant ainsi les entreprises de charbon”, ont noté les chercheurs. De son côté, le Kazakhstan a des centrales électriques au charbon plus polluantes que leurs homologues chinoises. Le résultat net de ces changements, selon les chercheurs, est que l’intensité carbone du bitcoin a augmenté d’environ 17%.

“Une solution rapide à l’empreinte carbone du bitcoin n’est pas en vue”

concluent les auteurs. Selon De Vries, cela montre la nécessité d’une coopération internationale. Des systèmes alternatifs au « Proof of Work », comme le « Proof of Stake » d’Ethereum 2.0 pourraient réellement résoudre le problème, mais le Bitcoin semble résister, même avec toutes les interdictions.