Les deepfakes sont des « enregistrements vidéo ou audio réalisés ou modifiés grâce à l’intelligence artificielle ». Ils paraissent, pour la plupart, tellement réels qu’ils sont accueillis par les internautes à bras ouverts.
L’apparition des deepfakes grâce aux algorithmes
Ce n’est qu’il y a quelques années que les deepfakes ont fait leur apparition, et ce, via l’utilisation de la combinaison de deux algorithmes. En effet, travaillant conjointement, l’un crée des contenus contrefaits, tandis que le second essaye d’analyser le vrai du faux grâce à l’assimilation d’une grande quantité de données. Cette invention est née en 2014 sous le nom de Generative Adversial Networts (GAN). Au fur et à mesure, cette technologie s’est démocratisée sur les réseaux sociaux. Actuellement, le problème concernant cette innovation repose sur le fait que ces fausses informations se propagent à une vitesse inouïe, telle que la majorité des internautes ne savent plus démêler le vrai du faux de ce qu’ils peuvent entendre ou voir. Ils sont devenus un phénomène mondial au détriment des artistes qui ne les voient pas du même œil que les internautes.
Des conséquences faisant disparaître la barrière entre la réalité et le virtuel
Concernant les deepfakes musicaux, l’IA a su créer divers contenus reprenant la voix d’artistes actuellement vivants voire décédés, et ce, depuis plusieurs années. Une nouvelle chanson de Frank Sinatra sous le nom « Hot Tub Chritsmas » est venue enflammer les fans. Malheureusement, cette dernière n’est pas de l’artiste, mais le produit d’une IA nommée Jukebox créée par la société OpenAI. Moralement, reprendre la voix d’une personne décédée n’est pas en accord avec le respect de la mémoire du défunt. Cet artiste n’est pas le seul touché, Céline Dion, Jay-Z en ont aussi fait les frais. Eminem a également été la victime des conséquences des deepfakes. En effet, en 2020, est sortie une musique avec la même voix que celle de l’artiste dans laquelle Mark Zuckerberg était éperdument critiqué. Cela a été fait dans le but d’humilier cette personnalité publique. Souvent, les internautes utilisent les deepfakes afin de se cacher derrière une autre personne tout en étant capables de donner leur opinion sans avoir à en subir les conséquences.
Étant souvent en open source, toute personne, ayant accès à Internet est en capacité de créer des deepfakes. Le respect du travail de l’artiste, mais aussi le respect des individus se fait rare dans les deepfakes musicaux. De plus, même si ces derniers peuvent paraitre innocents, que le but étant de faire « une mauvaise blague », ils sont devenus acceptables par le public. L’acceptabilité morale de cette invention peut-être choquante puisque l’IA usurpe l’identité d’un artiste. La barrière est devenue fine entre la réalité et le virtuel.
Derrière ces deepfakes, la manipulation du public et l’utilisation de fausses informations s’avèrent anodines. L’internationalisation de cette technologie mène malheureusement à la désinformation du public. On peut aisément les comparer aux fausses informations diffusées dans les médias. Ils sont devenus des outils permettant de nuire aux artistes ou aux personnes politiques sur le ton de l’humour. De plus, ils sont parfois le fruit de propagandes. La nouvelle génération utilisant le plus Internet et les réseaux sociaux est une des cibles de cette technologie. Selon une étude entreprise en 2018, « les jeunes et les personnes les moins diplômées sont plus sensibles au phénomène des fausses informations ». En effet, étant plus crédules et sensibles aux informations diffusées, ils deviennent fragilisés par ce qu’ils entendent puisqu’il est difficile de différencier le vrai du faux. Les deepfakes menacent directement la démocratie et génèrent une certaine confusion, ainsi que de multiples dangers tels que la normalisation de l’humiliation et de la diffamation.
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