L’intelligence artificielle, véritable révolution et grand sujet d’actualité, occupe les esprits. Concernant la médecine, force est de constater qu’elle devient un incontournable et notamment dans la détection du cancer du sein. Grâce à l’apport du deep et du machine learning, elle permet de mieux le dépister et ainsi de pouvoir le traiter plus efficacement.
 

Quelques chiffres :

Le cancer du sein représente environ 54 000 nouveaux cas par an. Il s’agit du cancer féminin le plus meurtrier. En somme près d’une femme sur neuf sera concernée au cours de sa vie. 11 900 femmes décèdent chaque année*. Pourtant si le cancer est détecté à temps il peut être guéri dans 90% des cas.
 

Des algorithmes au service des patientes :

Pour pouvoir effectuer le meilleur pronostic possible, les algorithmes d’apprentissage sont entraînés à dépister des anomalies potentielles en faisant ressortir les zones suspectes. En injectant des centaines voir des milliers d’images de métastases et de diagnostics à la machine, celle-ci pourra ensuite classer les mammographies en différentes catégories suivant leur gravité. Les objectifs sont les suivants : pouvoir détecter la maladie le plus tôt possible, répondre de manière fiable et rapide.
 

Quid du marché ?

Des chercheurs dans le monde entier mettent au point des intelligences artificielles capables de détecter le cancer du sein avec un taux de réussite de plus de 90% ! C’est donc un peu partout dans le monde que des chercheurs et de grandes entreprises telles qu’IBM, ainsi que des startups développent des systèmes de diagnostics autonomes basés sur le deep learning. Et la France occupe une belle place sur le podium.
En effet des laboratoires de recherche français utilisent déjà ces algorithmes. C’est notamment le cas d’une startup nantaise qui travaille sur le dépistage du cancer du sein en s’appuyant sur l’analyse de centaines de milliers de cas. Le logiciel développé passe les images au crible et sélectionne celles que le radiologue doit examiner avec attention.
En outre, une entreprise parisienne spécialisée en data, Quantmetry, a mis au point une manche connectée. L’objectif est de prévenir les complications chez les patientes malades en détectant les lymphœdèmes. Toutes ces informations sont ensuite cryptées et enregistrées sur un serveur certifié pour l’hébergement de données de santé. Cette manche connectée appelée Lymphometry a été créée en collaboration avec les hôpitaux universitaires de Strasbourg et est encore à l’essai.
Pour l’instant les tests réalisés avec ces intelligences artificielles affichent des résultats très prometteurs, bien plus fiables que les outils dont nous disposons actuellement.
 

Les avantages de cette nouvelle arme contre le cancer :

Les machines travaillent sans contrainte de temps. Parallèlement, elles en libèrent pour le corps médical. Ainsi ce gain de temps permet aux médecins de pouvoir être plus présents dans les échanges avec les patients et a fortiori de consacrer plus de temps au côté « humain », parfois malheureusement délaissé dans le domaine médical.
Le deuxième avantage est celui de la précision. L’IA permet d’éviter le sur-traitement. Actuellement les outils de diagnostic sont majoritairement inexacts et par conséquent les médecins ont, malgré eux, tendance à surestimer ou sous-estimer les risques de cancer du sein. Ainsi, la machine permettrait de détecter des anomalies non évolutives ou qui pourraient se résorber d’elles même de celles nécessitant un réel traitement.
En somme l’intelligence artificielle n’a pas vocation à remplacer le médecin mais à le compléter. La combinaison homme/machine rend les diagnostics plus précis. Elle détecte les cas les plus simples et alerte les professionnels de la santé pour les cas les plus compliqués. Les médecins prennent ensuite le relais. L’IA ne prend pas la décision finale.
Dans cet objectif Unicancer a déjà annoncé faire de l’intelligence artificielle sa priorité. Le cancer du sein, mais aussi d’autres types de cancer sont concernés par cette révolution. Le 28 juin dernier, lors d’un concours de diagnostic de tumeurs du cerveau à Pékin, des médecins d’élites ont été battus par l’IA “BioMind”. Impossible donc de voir l’avenir sans l’assistance de l’intelligence artificielle.
 
*Source : “La situation du cancer en France en 2015” – INCA avril 2016

A propos de Camille VAUGARNY