Les ICO (Initial Coin Offering) sont des levées de fonds basées sur la technologie blockchain au cours desquelles des start-ups créent et mettent en vente des tokens au profit d’investisseurs pour financer leurs projets. Ces tokens peuvent être revendus dans un but spéculatif ou permettre l’utilisation du produit ou service, objet du financement. Si ce mode de financement présente des avantages considérables (non dilution du capital, rapidité etc.), le mener à bien est loin d’être facile.
Pour qu’elle soit réussie, une ICO doit faire l’objet d’un travail rigoureux et structuré mêlant des expertises à la fois technique, juridique et de marketing, sans oublier le facteur humain absolument crucial dans toute opération de levée de fonds. Voici 8 conseils pour réussir une ICO :
1. Un projet basé sur la blockchain
Il est crucial pour une start-up qui a recourt à une ICO que le produit ou service qu’elle envisage de créer soit en lien avec la technologie blockchain. Cette dernière doit d’ailleurs être indispensable au fonctionnement du produit ou service. Si l’on peut substituer à la blockchain un autre système, alors elle n’est pas réellement utile mais sert seulement de prétexte à l’ICO. Les investisseurs ne manqueront pas de s’en rendre compte. Et quand bien même l’ICO serait menée à bien, la valeur du token émis baissera inexorablement à son terme. Un token émis ayant pour unique fonctionnalité d’être acheté et revendu a très peu de chance de prospérer. Il en va différemment lorsqu’il permet d’utiliser un service novateur (Dapps) ou d’engager tout un écosystème (comme c’est le cas de l’Ether).
2. Une équipe d’experts
C’est le facteur clé de toute opération de levée de fonds. La taille et la qualité de l’équipe (CEO, CTO, CMO, développeurs etc.) seront scrutées par les investisseurs. L’échec ou la réussite du projet repose sur elle et sur son niveau de compétence.
Il peut par ailleurs s’avérer très utile de recruter un ou plusieurs « Advisors ». Ces spécialistes des ICO apporteront des conseils à l’équipe et du crédit au projet.
3. Un « white paper » exhaustif et transparent
Le « white paper », ou livre blanc, est un document indispensable au succès d’une ICO. Il doit être à la fois exhaustif et attractif du point de vue des potentiels investisseurs. Il décrit le projet, l’ambition, le business plan, le « roadmap », la destination des fonds levés… En somme, tout ce qui concerne le projet et les modalités de sa réussite.
L’attractivité du projet est souvent proportionnelle à la transparence de son livre blanc. Une transparence totale sur le smart contract envisagé et sur le code informatique sera notamment particulièrement appréciée des investisseurs.
4. Une stratégie marketing poussée
Une bonne ICO s’accompagne toujours d’une campagne marketing/communication particulièrement poussée. Que cela soit par l’intermédiaire des réseaux sociaux classiques (Facebook, Twitter) ou plus spécifiques (BitcoinTalk, Reddit, Telegram), des médias traditionnels (presse, radio, télé) ou spécialisés (webzines dédiés aux ICO etc.), tous les moyens sont bons pour mettre en avant le projet.
A cet égard, un site internet dédié au projet et à l’ICO est un pré-requis. Il portera notamment le livre blanc et les conditions de vente des tokens.
5. Une utilisation de plateformes dédiées
Il existe des plateformes web qui facilitent le lancement d’ICO en permettant de créer des tokens rapidement et à moindre coût, en offrant un support juridique et marketing adapté et en faisant bénéficier aux porteurs de projet de leur réseau. C’est le cas de la plateforme Waves par exemple, qui fonctionne comme un incubateur à ICO.
Les start-ups doivent également penser au « listing » de leurs tokens. C’est à dire qu’ils doivent les référencer sur une plateforme d’échange afin qu’ils puissent être revendus. Un « listing » bien préparé en amont (les procédures de « listing » peuvent être longues) constitue un atout pour attirer les investisseurs désireux de trader promptement les tokens qu’ils ont acquis lors de l’ICO.
6. Un accompagnement juridique
Le cadre juridique des ICO est flou, voire inexistant dans certains pays. Cette instabilité juridique est un vecteur d’insécurité pour les porteurs de projet. Dans ce contexte, un accompagnement par des spécialistes, des avocats spécialisées en droit des nouvelles technologies et en fiscalité paraît indispensable. La réglementation « Know Your Customer » devra notamment faire l’objet d’une attention toute particulière en vue de la récupération des sommes levées en argent réel.
7. Une conformité au règles établies par la pratique
Au fur et à mesure des ICO, le marché a gagné en maturité et un modèle d’ICO plus structuré et plus rigoureux a progressivement émergé. Se conformer à ce modèle établi par la pratique augmente les chances de réussite en ce qu’il rassure les investisseurs. Quatre règles se dégagent de ce modèle :
– le plafonnement du montant de la levée de fonds;
– la limitation de durée de la vente des jetons;
– la transparence sur le nombre de jetons en circulation et en vente;
– la valorisation claire des tokens.
8. Une pré-ICO
Les pré-ICO consistent à faire profiter au premiers investisseurs d’un prix préférentiel du token. Elles permettent le plus souvent de financer un MVP (Minimum Viable Product) ainsi que les frais nécessaires à la mise en place de l’ICO.
Si ce type d’opération peut s’avérer très utile pour attirer les investisseurs et pour développer le produit, il ne s’agit pas une nécessité absolue. D’autant qu’elle présente le risque que les premiers investisseurs revendent aussitôt leurs tokens dès le début de l’ICO, impactant négativement le cours de ces derniers. En cas de pré-ICO, il est parfois plus sûr de choisir les premiers investisseurs en fonction de leur intérêt réel pour le projet et de leur croyance en son succès.