La dernière grande grève des transports date de 1995 et des milliers de passagers étaient privés de déplacements. Est-il encore possible, en 2018, de se trouver face à un tel blocage du pays ? En tous cas, l’apparition des plateformes numériques et des applications a bouleversé le monde du transport. 
La SNCF a depuis quelques temps investi dans de nombreuses start-up du numérique en matière de location de voiture (Ouicar), de covoiturage (123envoiture.com) et de VTC destinées à servir la mobilité de ses clients. L’entreprise publique a développé diverses solutions alternatives ; par exemple, la possibilité de réserver un VTC depuis les grandes gares, ou encore la plate-forme IDvroom qui offre un service de covoiturage.  Elle développe également une application iDPASS qui intègre de l’autopartage, des vélos en libre service et des VTC aux abords des gares. En revanche, concernant les trajets plus conséquents, la solution n’est pas si avantageuse ; la seule alternative sur les liaisons “longue distance” proposée par la SNCF est l’autobus, à travers sa filiale Ouibus. Autant dire que la rapidité et le confort ne sont pas au rendez-vous.
Un grand nombre de plateformes numériques tire profit de la grève. L’enjeu est crucial pour les moyens de transports alternatifs ; en effet, selon le Journal Le monde, près de 5 millions de voyageurs se déplacent en train chaque jour. Le leader du covoiturage, Blablacar, a annoncé que son nombre de réservations avait doublé au mois d’avril par rapport à un mois ordinaire.
La grève permet surtout à ces applications de se prévaloir d’une grande publicité, bien plus que d’un profit financier, selon le fondateur de Klaxit (application de co-voiturage domicile/travail). Blablacar garantit même, pendant les jours de grève, la gratuité des trajets “domicile / travail valable dans une limite de deux trajets par jour, par conducteur” , précise le site internet.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres …. 

A propos de Solène WEIL