Le 1er décembre 2017 marquait le lancement officiel d’E-cinéma, une plateforme de vidéo à la demande (SVoD) française.
Le concept du site est de proposer une alternative à la salle de cinéma en la ramenant chez l’utilisateur. L’idée repose sur le fait qu’un français ne va en moyenne que 3 fois par an au cinéma, alors qu’en 2016 plus de 700 nouveaux films sont sortis.
Pour ramener le cinéma à la maison, en plus des dizaines de films mis à disposition dès son lancement, le site met en ligne un film d’auteur tous les vendredis à 14h en exclusivité.
En ce qui concerne le prix, plusieurs tarifs sont proposés au lancement. La plateforme propose un paiement au film (environ 4 euros) ou un abonnement de 7 euros mensuel pour accéder à l’ensemble du contenu.
Contourner la chronologie des médias :
L’une des contraintes de la mise à disposition de films sur internet est la chronologie des médias. Cette législation impose un délai de trois ans avant de pouvoir proposer un contenu sur une plateforme de vidéo à la demande, si celui-ci a été diffusé en salle. Mais Frédéric Houzelle, le président de la start-up, déclare que E-cinema veut « s’affranchir de la chronologie des médias ».
Pour cela, le site rachète les droits de films étrangers qui ne sont pas diffusés au cinéma pour des raisons économiques. Ainsi, il n’est pas nécessaire de patienter 3 ans avant de pouvoir les proposer en ligne.
Ce type de stratégie avait déjà été utilisée par Netflix, qui avait réservé la diffusion exclusive de certaines de ses productions (pourtant nominées au festival de Cannes) à sa plateforme en ligne.
De plus, pour proposer du contenu récent, le site compte produire d’ici 2018 des contenus exclusifs qu’il proposera en avant-première sur sa plateforme. E-Cinema entend ainsi soutenir le développement du cinéma français.
Une offre alternative qui cherche à éviter la concurrence :
En sortant ses films le vendredi, E-cinema espère éviter la concurrence des « cinémas classiques » où les nouveaux films sortent chaque mercredi.
Mais la plateforme cherche surtout à éviter la concurrence de ses concurrents étrangers (Netflix, Amazon, …) qui possèdent des moyens beaucoup plus importants. Pour cela, la start-up française vise un public plus cinéphile, à travers la diffusion de films d’auteurs. Ainsi, la plateforme ne veut pas concurrencer Netflix mais proposer une alternative. Il faudra toutefois observer si le site arrivera à se faire une place dans ce marché dominé par les firmes américaines qui proposent elles aussi de plus en plus de films destinés à un public cinéphile.

A propos de Pierre HUMANN