La collecte de données personnelles est au cœur du quotidien des internautes.
Il peut aussi bien s’agir de voir qui a regardé les dernières stories sur snapachat, les recherches sur Google ou encore les vidéos visionnées sur YouTube.  En effet, nous faisons tous l’objet de fines analyses de la part de plein d’algorithmes qui scrutent nos moindres faits et gestes.
Afin de sensibiliser tous les utilisateurs d’internet, la société Kaspersky, spécialisée en cyber-sécurité a décidé d’ouvrir un concept store, appelé Data Dollar Store, pendant deux jours à Londres en septembre dernier.  On y trouvait des t-shirts, des mugs et des affiches spécialement créés par un célèbre street artiste, Ben Eine.
Jusque là rien de bien nouveau! Néanmoins, le magasin n’accepte pas d’argent mais alors comment peut-on acheter ces articles? La solution est de payer via ses données personnelles. Plusieurs possibilités sont alors envisageables. Afin d’acheter un mug, il faut donner les trois dernières photos de notre téléphone ou accepter que l’on fasse des captures d’écrans de nos derniers SMS ou conversations WhatsApp. Si on veut acheter une affiche, il fallait par exemple laisser notre téléphone au vendeur qui pouvait librement choisir ce qu’il voulait prendre.
Le concept a réussi à faire son effet. Entre l’excitation et l’angoisse, alors que certaines personnes ont tout simplement refusé de donner leurs données et sont parties les mains vides d’autres  ont accepté mais étaient déjà au courant et s’y étaient préparées en faisant un tri dans leurs photos ou messages afin d’éviter toute gêne.
La moralité de l’histoire? Kaspersky cherche à sensibiliser le public sur l’importance des informations personnelles qui ont une valeur commerciale pour les entreprises qui les revendent et les exploitent. Le concept store cherche à faire prendre conscience que nous rendons ces informations publiques à longueur de temps sans nous en rendre vraiment compte alors que lorsqu’on nous demande directement de les diffuser gratuitement, cela produit l’effet d’un choc et d’un sentiment de surveillance omniprésente.
Cette idée n’est pas nouvelle: des initiatives similaires ont récemment eu lieu comme par exemple aux Etats Unis où des étudiants étaient prêts à vendre leurs données personnelles contre une part de pizza.

A propos de Clara CUNY