Le projet collaboratif de Facebook et Eutelsat : le satellite Amos-6. crédit photo Facebook, Eutelsat

Cette fois-ci, ce n’est pas pour une énième histoire de violation des données personnelles que Facebook a fait parler de lui. Lors de son intervention aux Nations Unies le 26 septembre 2015, Mark Zuckerberg a présenté un ambitieux projet : connecter les 2/3 de la planète ne disposant pas encore d’internet.
 
C’est le nouveau cheval de bataille du célèbre PDG de Facebook : permettre à tous les habitants de la planète d’avoir accès à internet pour réduire les inégalités.
Pour « aider les gens à se nourrir, se guérir, s’éduquer et trouver un emploi partout dans le monde », il faut qu’ils soient connectés.
C’est avec ces mots qu’il s’est exprimé devant les Nations Unies le 26 septembre 2015. Et à cette occasion, il a pu y présenter son projet internet.org.
Le projet internet.org s’articule autour de sa plateforme internet avec son Connectivity Lab ;  et la mise à disposition d’applications de base, gratuites, pour téléphonie mobile : Free Basics.
Ce projet, initié par Facebook, compte désormais parmi ses partenaires principaux des grands noms du secteur des télécommunications.
 
Il est ressorti du « Connectivity Lab » – comprenez laboratoire à idées pour connexion mondialisée – le drone Aquila dont Mark Zuckerberg nous parlait déjà en juillet.
Ce prototype de la taille d’un Boeing 737 pourrait survoler une zone d’une cinquantaine de kilomètres pendant 3 mois. Alimenté par des panneaux solaires, il permettrait de connecter des lieux impossibles d’accès pour des infrastructures classiques.
Plus récemment, c’est le satellite AMOS-6 qui a été dévoilé, pour couvrir une large partie de l’Afrique sub saharienne. Dans ce projet, Facebook s’est associé avec le français Eutelsat afin de mettre ce satellite en service à l’horizon 2016.
 
Mais Facebook n’est pas tout seul à vouloir conquérir le ciel et relier les plus de 4 milliards de personnes restantes.
Face à lui, Google a aussi dévoilé ses ambitions de connecter la planète à l’aide de ballons gonflés à l’hélium (Loon) par exemple.
Cependant, le géant du web a des ambitions plus grandes, il veut se placer en fournisseur d’accès à internet, et fabriquer lui-même ses appareils.
 
Même si on peut féliciter l’initiative, sous couvert d’altruisme nous ne sommes pas dupes, ces milliards d’usagers potentiels c’est autant de données personnelles à récupérer que de revenus publicitaires supplémentaires.
Et quelle satisfaction pour l’égo de pouvoir se targuer d’avoir relié la population mondiale.
 
Cependant Monsieur ZUCKERBERG, quand vous aurez autant d’utilisateurs Facebook que d’habitants sur la planète, vous devrez trouver un nouveau leitmotiv ; et j’ai bien peur que la planète Terre ne vous suffise plus pour qu’il soit au moins aussi ambitieux.
 
 
 
Célie Zamora,
étudiante en Master 2 Droit de l’économie numérique à l’Université de Strasbourg.