Le Conseil d’Administration de RASCOM, l’opérateur panafricain de communications satellitaires, se réunissait les 13 et 14 février derniers en Côte d’Ivoire dans la perspective de mesures importantes et énergiques.

L’importance de cette 62ème réunion s’inscrit dans un contexte de préparation d’un nouveau satellite et surtout de stabilisation budgétaire de l’institution. En effet, l’Assemblée des Parties d’octobre 2013 (AP-13), était l’occasion pour le Directeur Général de rappeler aux États membres la situation financière préoccupante de RASCOM.

RASCOM
Le logo de l’institution (RASCOM)

Née de la volonté des ministres et régulateurs télécoms africains, l’institution compte aujourd’hui 45 pays africains et deux mises en orbite de satellites (2007, 2010). Les objectifs exprimés sont notamment de répondre aux problèmes de télécommunications rurales et surtout de coût d’interconnexion. En effet, les communications à l’international (intra-Afrique et hors Afrique), voire celles nationales d’un opérateur à un autre devaient souvent transiter par des satellites étrangers.
Cet état des choses coûterait à l’Afrique, par an, autant qu’il lui faudrait pour disposer d’un satellite opérationnel plus de dix ans. L’enjeu était donc clairement de taille. Avec la vague actuelle de mutualisations de réseaux, on comprend que la concurrence seule ne suffit pas. Un business model de rentabilité par les équipements devient nécessaire. Le projet RASCOM en est une autre illustration.
Du reste, réglementation, télécommunications et surtout activités spatiales, riment souvent, sinon toujours, avec politique et géostratégie. Surtout quand on parle d’un projet dont les appels à financement internationaux ont piétiné jusqu’à ce que la Libye décide d’y investir par deux fois à hauteur de plus de 60%. Le reste a été fourni par les banques régionales et opérateurs africains, en plus de Thales Alenia Space pour le second satellite. Beaucoup y voient un camouflet vis-à-vis des institutions, accusent les partenaires internationaux d’attentisme, et y trouvent une des raisons de la chute du guide libyen en 2011.
Beaucoup de questions autour d’un projet qui subit également la compétition d’autres programmes satellitaires nationaux (Egypte, Algérie, Nigéria, Afrique du Sud) ou multilatéraux en Afrique.
 
Emmanuel NB2Emmanuel Kodjo AKODA
Etudiant en Master 2 Droit de l’économie numérique, je suis un juriste d’affaires féru de droit des télécoms, des données personnelles, de propriété intellectuelle et d’e-commerce.
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